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MILEMA ARTE
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LE CHANTAGE AUX PETITS ENFANTS !...

 Je vous présente FRIGG ET WÖDEN 
Ils vont par deux 

pour ôter à leurs deux jeunes  enfants
depuis sept ans 
leurs grands-parents
ainsi les endurcissent-ils
en  ce bas monde de rustres
Ils vont par deux 
pour nous rappeler 
ce que le Ghetto
infligeait à l'enfance 
L'absence la séparation 
la séquestration
l'ombre de la mort vivante
Le regard froid des camps
pour unique commandement
Ils vont par deux impunis
et fiers de leur forfait
s'affichant sur les réseaux 
avec ce que leur auront transmis
les aînés et ainsi pavanent
en glissant sur l'aisance
la suffisance des arrivés
à genoux
Ils excellent dans l'art de la comédie
de la manipulation
ainsi de leur entente immuable
face à la mort d'un parent
ne daignant pas accompagner 
la douleur et le chagrin
Ils vivent à trois lieux du foyer
et mentent aux petits enfants 
qui auraient souhaité 
faire une halte
chez leurs grand-mère

leur grand-père 
recevoir ce supplément d'amour 
à part si rare pour celle et celui 
jadis qui en furent privés
à l'autre bout de la planète
Ils vont par deux méprisant 
la maladie d'une mère
gravement atteinte
arguant et criant au chantage
afin de ne rien concéder 
à la compassion
Ils marchent à l'amble
épousant les contours torves 
du mensonge et ricochent 
entre menterie et comédie
se reconnaissant l'un dans l'autre
comme un seul
afin de se regarder le matin
en con-science
 redoublée
psychée sans tain oblige
où ils s'égarent à l'envi 

Ils épousent tous les ans 
ces bons voeux qu'affectent 
les relents d'une lâcheté 
sans pareille dominant
de la taille des grands dadais
leur progéniture soumise au diktat
de l'intransigeance
et que  trompe l'éphémère étrenne
Il vont par deux cultivant 
les sillons de la méchanceté
car s'en prendre à la candeur 
à l'innocence pour régler des conflits d'adultes
signifie chantage aux petits enfants
pour les grands-parents
et pour les victimes 
l'odieux verdict  la sentence
inommable de la cruauté 
Alors ils courent par deux 
pour mieux échapper à la vérité
qui les talonne
enfonçant le clou indolore
qui eût habitué  les petits
insensibles qu'ils seraient devenus
à la douleur du silence éloquent de la soumission
avec force absence privation
au terme de l'oubli
dussent-ils en briser le lien des racines
et du coeur

Chez ces gens-là
Madame Monsieur

on n'aime pas  on aime plus 
on domine le culte 
A FRIGG et WÖDEN 

Robert_DOISNEAU_



PALESTINE 2014

LETTRE OUVERTE - PETITION A MONSIEUR FRANCOIS HOLLANDE
NON AU GÉNOCIDE PALESTINIEN ...




Monsieur,


« L’indifférence, la pire des attitudes », disait Stéphane Hessel 
Je rajouterai la tromperie et le mensonge....

En effet, voici la teneur de ce 59ème engagement, lors de votre candidature à la Présidence de la République.
 (...)
 " Je prendrai des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien ». 



En acceptant, par votre soutien inconditionnel et cette allégeance aveugle à un pays étranger qui viole depuis une soixantaine d’années les principes de droit international les plus fondamentaux, vous contribuez à importer la guerre à l’intérieur du pays qui vous a élu Président
Votre complicité  avec l’État sioniste se double d’une soumission absolue envers ses représentants en France.


 Au point que :

    VOUS  PRÉSIDENT, autorisez  des parlementaires franco-israéliens ( conseillers de Benjamin Netanyahu ) à se revendiquer publiquement sionistes, à émettre des propos monstrueux qui relèveraient - en tant normal - de condamnations graves au pays des droits de l'homme

VOUS PRÉSIDENT, autorisez le départ de jeunes français bi-nationaux - dont beaucoup  mineurs - à s'engager auprès de l'armée " Tsahal ", celle - là même qui massacre les civils palestiniens ...Dois-je vous rappeler les déclarations de M. Liberman, Ministre des affaires étrangères israélien ( homologue de M. Fabius ), sioniste, Je cite "  la destruction de Gaza est une bonne chose..."

VOUS PRÉSIDENT , autorisez que  La France subventionne à hauteur de 66% des sommes versées, des réductions d'impôts pour des dons à l'armée Israélienne... Les soldats de Tsahal qui tuent et massacre la population de Gaza.
 L’outrance de ce type " d’opération humanitaire", son montage économique est scandaleux. Sur son site internet, l’association - Tsidkat-Eliaou pour ne pas la nommer -   met clairement en avant le remboursement par l’état français de 66% de la somme donnée afin de soutenir l’armée israélienne. Un remboursement via déduction d’impôts possible par l’obtention d’un reçu CERFA. L’action de ces « bénévoles courageux » ne se résume pas à aider les nécessiteux de la ville sainte,  mais participe aussi à fournir des douceurs aux soldats israéliens pour les soutenir dans l’épuration ethnique des Palestiniens...

VOUS PRÉSIDENT , accréditez l'idée que cette guerre serait menée par deux armées qui combattent l'une contre l'autre. Le fait même de renvoyer dos à dos l'occupant colonisateur israélien avec les palestiniens, comme vos propos tendent à le suggérer, est démagogique.
Non monsieur, ceci n'est pas une guerre mais un génocide qui se déroule sous vos yeux , sous nos yeux.

 La Palestine est sous occupation depuis 1947, sous blocus depuis 2006...Israël fait fi de toute considération humaine et de droit , nie la légitimité des palestiniens à vivre librement dans un État normal, justement partagé, aux frontières sûres et reconnues. Devant  des milliers de morts Palestiniens ( voir précédents massacres ),  la destruction d'une économie et l'éradication d'un peuple, vous nous soumettez le mot qui fait peur : TERRORISME...Il fut un temps où en France, les résistants étaient nommés des terroristes par l'envahisseur nazi... Ils étaient armés et provoquaient des attentats meurtriers ...Aujourd'hui, de par vos fonctions, vous fleurissez les tombes de ces terroristes qui se sont battus pour sauver la France...leur pays... votre pays ...Voyons Monsieur Hollande, nieriez- vous le droit des palestiniens à se défendre, à revendiquer une indépendance si chère payée durant plus de soixante ans, à résister devant des envahisseurs inhumains qui n'hésitent pas à tuer toute une population civile ...?!! Une armée d'occupation qui commet de tels actes a perdu toute légitimité ; elle n'est plus qu'une puissance d'humiliation, de torture et de mort...
Vous nous soumettez également les victimes israéliennes qui sont à 98% des soldats de l'armée, une des plus puissantes au monde ! La quatrième il me semble...et régulièrement réapprovisionnée en armes de toutes sortes par les USA...!  Je ne peux que constater qu'il existe des morts propres et des morts sales, des morts que l'on regrette et des morts qui puent !!! Cela s'appelle de L'APARTHEID  ET DU RACISME Monsieur ...! La stigmatisation des palestiniens et la haine des populations arabes

Permettez-moi de  citer un homme que vous avez dû admirer lorsque vous possédiez encore un idéal : Nelson Mandela , " « L’ONU a adopté une position forte contre l’apartheid, et avec les années, un consensus international s’est constitué et a contribué à mettre fin à ce système injuste.  Mais nous savons bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. »

Notre solidarité avec la Palestine n'est pas une renaissance de l’antisémitisme comme l'évoque lamentablement une propagande gouvernementale française, c'est une lutte pour la paix et la justice, n'en déplaise au lobby sioniste ...


 Au côté de Mahmoud Abbas vous avez déclaré " « Je ne cherche pas un équilibre, une espèce de parallélisme des formes. Ce que je fais en Palestine, ce que je fais en Israël, c’est être utile. Ce n’est pas simplement évoquer des principes mais être utile. Il ne s’agit pas de faire plus pour les uns ou plus pour les autres, mais de faire plus pour la paix» 

Donc deux pays en paix, dont un, prison à ciel ouvert  ! Cela vous agrée Monsieur ?

Propos  frileux qui ne vous engagent en rien ...

Non monsieur, vous n'êtes pas utile ! Vous participez, de par votre partialité et votre " amour  " pour Israël - je vous cite ! - à ce que la France soit un relais docile de la propagande d’État israélienne.  Par votre désengagement , ce lourd silence et la non-application de votre promesse électorale,  vous entraînez votre peuple dans une guerre de civilisations, de haine et d'inhumanité...Vous participez vous et votre gouvernement, à importer cette violence que vous passez sous silence ! 

Jean Jaurès, dont nous célébrons le centenaire de l' assassinat, aujourd'hui, aurait certainement fait partie des gazés de la manifestation Parisienne...

Hélas, Monsieur Hollande, vous avez spontanément choisi le camp des néoconservateurs, un léger relent de la SFIO de Guy Mollet 

Hélas, Monsieur Hollande,  vous tournez le dos à l'espérance et à l'humanité, égarant ainsi ceux qui vous ont fait confiance. 
Le décompte quotidien et morbide des victimes palestiniennes ne me permets plus de vivre sereinement ... et plus jamais désormais  ! Et  vous ? 

C'est pourquoi je vous dénie le droit à utiliser le vote que j'ai déposé dans une urne un matin d'espoir... Je le reprends, fictivement certes, mais il n'appartient plus à un président en qui je ne fais pas confiance...J'espère simplement que beaucoup me suivront dans cette démarche...

L'histoire honorera un jour le martyre et le génocide du peuple  palestinien, et l'on enseignera certainement dans le détail aux enfants du monde, les niveaux de responsabilité des béligérants et de leurs alliés.

L'histoire retiendra certainement votre nom Monsieur Hollande, certainement !
Aux côtés de celui de Benjamin Netanyahu et de ses alliés, vous aurez perdu votre âme !


Pour terminer, cet extrait d'un des plus grands poètes arabes de notre temps, palestinien de surcroît -Mahmoud Darwich dont le nom a été attribué à une place de Paris -  cette citation tiendra lieu de formule de politesse Monsieur...

" Ils ont volé ma terre, brûlé mes oliviers, détruit ma maison, pris mon eau, bombardé mon pays. Ils ont tué ma mère et nous ont affamés, mais tout est de ma faute puisque j'ai répliqué en leur envoyant une roquette. Et donc ils ont pris encore plus de ma terre, brûlé mes oliviers, pris mon eau,bombardé mon pays, tué mes enfants ... "

PALESTINE 2014




Caroline Mennetret

!!!

Pages
L'ESPACE MUSIQUE !



Nous tenterons de voyager  un peu
à travers toutes ces évocations musicales
diverses et si variées des  Musiques du Mondes ! 
Des Artistes remarquables ne laissant jamais 
de porter les messages sans frontières du coeur
et de la fraternité.
Les cinq continents, bien au-delà, des tribus encore
des peuples à l'orée d'un inéluctable déclin
nous transmettent l'expression d'un art 
remontant des âges sans écriture ! le rythme, la danse 
la transe, l'onde chamanique percutant de plein 
fouet ces vagues de sang versées à l'aune 
de la modernité
!
MILEMA_ARTE 
30 avril 2009

DERELICTIONS, A JEAN...


Découvrez Frédéric Chopin!

.............

(...) Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus " les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...

 

la solitude...                Léo FERRE

.

Des rafales de vent froides et bleues pour seules compagnes

Le firmament limpide, où des nuages ouatés signent l’adieu

Dans les franges éthérées d'une nuée de jours défunts

Sur la mer, déraciné, dépossédé, je poursuis un visage

Un signe, un présage, qui sait, l’au-delà et ses fulgurations

J’ai tant souffert, au large

Le deuil vivant d’un père et la confrontation

Pleuré l’absence d’une mère

L’essence des années dévalées

Au fond des saisons exsangues

D'un puits tari et saumâtre

J’ai vécu la souffrance d’un frère blessé

Les aléas, les coups durs aux élans de sa vie

Je me suis rebellé face à l’agonie exilée

Lente et folle d’un autre frère, aîné

Je ne l’ai jamais acceptée ni comprise

Mes jeunes années ont côtoyé la maladie

L'inique déliquescence d'une mère si tôt enlevée

Et j’assiste aujourd’hui au départ incontournable

De cet être que l'on appelait tous les trois « Papa »

  Au grand départ de cet autre moi-même

Que j’ai craint, affronté et fui

Sans jamais pouvoir l'aimer d'innocences

Que je cherche toujours, en vain

A côté d'un tombeau, désespérément

Je l'ai délibérément laissé dans un monde de certitudes d'adultes

Aux néants matériels, inexorablement temporels

D'une vie de fonctions et d'horaires, d'honoraires

Je suis dans cette tragédie amoindri, le seul rescapé

J'ai cru en la séparation, au moindre mal

Je suis parti, je me suis effacé...


Alors, j’ai confié aux flots glacés une pensée fleurie

Quelques bribes parfumées cueillies au printemps

Plus belles que toutes les couronnes réunies

Et je divague, sans componction ni commisération

Sur une terre de peines et de tourments

  Trop jolie, si  farouche, les hommes l'ont pour cela avilie

Je connais la sentence des autres lendemains

Embusqués dans le défilé et l'enclave de mes jours

A retrancher du sablier

Dans ce que certains parvenus nomment

Niaisement, avec suffisance

« son petit monde » !

Je dérade sans d’autres issues que les arcanes noires

D’un décor désespérément voué à la déchirure, aux conflits

A ces atavismes trop humains, tellement quotidiens

Qui n'ont de cesse d'arriver

Les oiseaux de mer sont là, réconfortants,

Ils suivent un chagrin, un sillon de profondes afflictions

  Humble et étouffées, que la bise emporte

Une fratrie de Puffins joyeux gravent dans le ciel

L’allégresse aux desseins doux

D'ailes blanches et immaculées,

Chantent la liberté, la résurrection

L’instant de bonheur léger qui essuiera mes larmes

D'un cillement d'ailes d'ange

Quand s'élèveront comme un plain-chant

Aux espérances  mortes, dans la froidure d'une averse

Kyrie Eleison, Miserere

Quand, de l'arbre de vie étiolé s'envolera

Un songe de ramure et de racines

Maintenant dispersées, si ténues

Que d'autres petites mains tendues lâcheront

Balbutiant une langue morte et des mots écartelés

Aux chants creux et passagers des écoles

Les bourrasques ont imploré le terme de la longue nuit

Qui battent et martèlent le glas

Toutes les larmes aux carreaux des chagrins embués

L’orgueil morne, tenace et tant de clochers

Sur les pentes glauques et mouvantes de la déréliction

Dans l’absinthe de ma passion, de mes délires

Aux confins de ma concupiscence, solitaire

Promptes à dicter des voies insensées

J'ai sillonné le chasme qui éventre le verbe et fausse les actes

A travers les vastes plaines de la tristesse et de l’indifférence

J’ai abîmé mes peines et noyé mes blessures

Passées ou futures, elles reviennent comme les jours décomptés

Conquérantes et sans concessions pour l’être qui trompera le mot

Mais je sais aussi qu’il existe des mondes

Qui habillent et festonne le temps, réchauffe les hivers

Rafraîchissent les étés

Meublent les foyers du cri toujours joyeux des enfants

Et s'égaient d'attentes tendres, sans promesses oubliées

La mort afflige, atterre, meurtrit

Mais elle est aussi un recueil de merveilleux souvenirs

A partager ensemble dans la douleur au jour de toute fin

Autour de tous les liens d'une grande fresque

D'une quête prodigue, féconde et unitive

Noueuse comme un pied de vigne

  Et c'est un éternel recommencement

Une espérance fraternelle

Afin que triomphent encore et toujours

La vie et le cœur

Que cesse le mensonge, le verbe lapidé

Faussement compassés

L’horizon triste, l’immensité dépeuplée

Vêtus de pourpres

Ont entonné l’oraison, le rituel inévitable

De toute une enfance qui sanglote

De la maladie aux décours esseulés, aliénés

Sur un océan de larmes délaissés, piétinées

J’en garde l’amère et la profonde meurtrissure

  C'est avec  l’encre noire des flots confondus

Comme une missive à la mère perdue

  Que je trace sous le vent d'une fracture

D’insignifiantes déambulations

Que s’élèvent l’embrun, pensée de mon âme

Chaque matin, que fait un voyage à peupler, à espérer

Que déferlent enfin quelques baves d’écume

Aux vertus apaisantes et cathartiques

Les vagues ne sont-elles pas des encensoirs

Dans le seul temple de la nature aux vérités dépouillées

Qui se balancent et inondent

La terre des hommes endeuillés

Dans la pureté, la magnificence d'un amour lustral

Un jour grave s’est affranchi de l’éternité, un instant lui a suffit

  Il participe à la funeste liturgie des faux pas d'ici-bas

A chaque naissance, en toute absence,

Dans la douleur ou de fausses joies

De l'existence qui n'est que contraires et luttes torpides

Je ne conçois que dans les cieux, la nef et son office sacré

Je sais aussi la mer miséricordieuse et bonne

Au bout de la longue litanie des vents et des marées

Je me retrouve seul, déjà suicidé, et je me débats

Ces deux mondes fondent et nourrissent mon ipséité

Je n’ai plus de port, là est mon sort,

Au large dérivent mes torts aux amarres brisées

En guise d’ancre, je ne possède qu’un corps

Cet unique vaisseau presque submergé

Avant que d'être à fendre, vermoulu

Qui m’emmène enfin au bord de l’esprit,

Et que je traîne toujours plus près de la mort

Dans le silence sidéral des cathédrales d’eau

Tout près de l’antre caverneuse

De la crypte viride, rocheuse

  Je me blottis dans le linceul écumeux

Que toute lame délaisse sur la grève

Comme un souvenir

Qui me raccroche, impavide,

A ces thébaïdes égarées, insouciant

La vie s'entoure de maladresses, dresse ses pièges

Elle y détruit un à un mes beaux rêves,

Que je m'efforce de bâtir chaque jour

A chaque croissant de lune

Comme un grand amour

Le château de sable s'effondre sur l'île noire

Avec une maison  de pierres, obscure

Où les courants d'air de la discorde

Claquent encore les portes d'un enfer

Aux mânes qui lentement se rejoignent

Revenants de l'exil, du froid et des Tropiques

Qui un à un déambulent

Se croisent sans se voir dans les combes béantes

Entre les murs sombres de la déréliction

Ils conduisent mystérieusement nos pas,

Après la mort, inéluctablement

Au bord de chacune de nos tombes

De ces fondations à jamais enterrées

Depuis ma plus tendre enfance...

Alors, on comprendra

Qu'entre la vigne vierge et le figuier

Le parvis et les stalles polies

De la petite église d'un village qui vacille

A l'ubac couvert d'ombres et de caveaux

En ce jour de printemps tiède et figé

Je demeure résolument absent

Que je craigne et je que redoute

L'homélie condescendante et louangeuse

L'usage social aux côtés de la foule informe

Un sermon élevé aux grandeurs

Aux servitudes et honneurs

Consentis aux empires, glanés aux pauvres colonies

Là où le change s'avérait juteux

Voilà que je n'entends déjà plus l'histoire mutilée

De ces trois frères brinquebalés

Qui raisonne dans la conque et le foyer brisés

Par tant d'années et de consciences

D'égards dévolus aux Énarques

...

          Je reviens de l'errance, j' émerge de l'angoisse

Je paie un lourd tribut aux déracinements

Je contourne comme l'eau

Une destinée qui nous a accablés

Mortellement désunis

J'en ai pesé le lourd fardeau, chaque mot

Avant d'entreprendre la dernière traversée

Vers l'autre rive

Affligé derrière les meurtrières aveugles

De l'irrévocable vide

Je laisserai au sort, aux mois des années

Le soin de fleurir toutes ces tombes

Et comme la mer, j'abreuverai les rochers

De mes larmes amères...



Tu vois, Papa, nous sommes venus

Te rejoindre, à cette heure matutinale

Quand  s'est dissout l'encens des vallées et de la nuit

Il  y a sur la pointe de Saint Jean une petite chapelle

Oubliée, sur l'estran, auréolée de flots

En ces heures lénitives, nous avons partagé

Des pensées étranges, numineuses

La brise a joué de vieux airs de viole

Au-dessus de l'abside, de l'autel tumulaire

Entre les murs arasés et béants, baignés des cieux

Je me suis agenouillé pour te confier

Le faix des années, du remord et des regrets

D'un dictamen effondré et de la déréliction

J'ai posé ma joue sur la pierre rêche et grenue

J'ai interrogé le temps, l'éternité, l'au-delà

Je t'ai demandé de me soulager

De me pardonner, le feras-tu?

Et de la demeure des bienheureux, où tu te trouves

C'est en chacun de nous que tu as laissé couler la peine

C'est en chacun de nous que ta parole s'est enfin déliée

J'entends ta voix, Papa!

C'est drôle, mais les mots déferlent

Sur les voiles blanches des vagues

Et l' aile cernée de l'oiseau

Tu nous dis que la mort

Est bien cet état d'où le corps ne revient pas

Mais que le silence et l'absence

Sont un autre monde indicible

Celui des pensées qui traversent les âges

La roche et le flot

Où des souvenirs, toujours s'y promèneront

Gais ou tristes, peuplés d'amertume, qu'importe!

De là-haut, ils sont ces fruits et ces semailles

A cueillir à l'arbre de vie

A répandre à d'autres printemps

Que les marins n'ont jamais le cœur à marée basse

Que c'est avec le flot qu'il faut appareiller sans oublier

Que le silence et l'absence seront toujours du voyage

Ils gardent leurs deux bras ouverts et tendus

Comme les deux mâts au même voilier

Vers l'amour que l'on ne voit parfois jamais

à deux pas de la maison

Signant un autre départ, une arrivée

Au même port

Tu me rassures, tu me confirmes aussi

Que l'existence s'écrit à l'encre rouge, au bistre

Ces teintes du jour ou de la nuit

Comme un livre unique, aux pages sacrées

Qu'un enfant, que l'humanité découvre et feuillète

Aux pas précipités du temps qui s'enfuie et se cache

Mais qu'il faut toujours relier

Au berceau de l'amour

Des plus belles enluminures.


Papa,

 

Et s’il existait, sur le seuil de la mort

Un monde de rêves et de songes

Je verrais bien une rivière emplie de mots fluides

Submergeant une âme étendue

Du flot amène des souvenirs

Un temple, illuminé comme un dernier sommeil

Un îlot d’espérances, une révélation

A l’orée de deux mondes à franchir

Au cœur de l’épuisement, de la sagesse

Présent indéfectible de toute fin terrestre

Et si tu avais délivré, en toi

Un torrent de bontés

Coulant à flot, qui dévale maintenant, prodigue

De ces heures sombres oubliées, déjà pardonnées

Vers tant de vérités bousculées

A bord de ta destinée partagée

Tu évoquai un tumulte de pensées déferlées, furtives

A graver, à écrire mais insaisissables

Unitives comme la foi

Sitôt oubliées au x heures contraintes du jour

Ils vont par milliers ces ruisseaux

D’eau de roche si claire

Que la pierre toujours purifie et conduit

Ils envahissent les cimes et les versants des monts

Exultant en fleurs écloses et parfumées

Tout autour de toi, dans les champs de Mai

En ce dernier printemps envolé

Ne rejoignent-ils pas un océan d’amour traversé

Contenu dans nos silences, l’absence,

Et quelques oublis osés, disséminés

Pourquoi gravir l'absolu

Aux extrêmes de l’âme, insupportable ?

Sommes – nous ces deux pèlerins emportés

Pour atteindre, trop tard, le même port ?

J’ai mal à ces mots enfouis et plus encore

A tous ces liens qui désormais ne seront plus

A toutes ces volontés à jamais brisées

Qui s’amenuisent aux barreaux de l’existence

Qui appareillent vers l'au-delà...

 

Papa,


N’ai-je pas choisi une voie difficile

Ne me suis-je pas trompé en cette heure fatale

  Vaincue, si près d’un idéal

Sans lendemains immédiats

Que la vie d’ici-bas foule de ses faux-pas ?

Fais-moi un signe, réponds-moi!

Du faîte de la vieille bâtisse

La pluie ruissèle en pleurs

Et serpente entre des mots de pierre, disjoints

Enchâssés comme la nuit obscure, muets

Et chaque pierre de la maison ancestrale

Lance aux montagnes, aux éperons incarnats

Un regard mouillé de larmes

Triste aux jours hagards du temps perdu

De ces regards caverneux

Qui creusent la détresse, le désarroi

Du fond de leur béance

Immense d’âme et de chagrins

Que la vaste mer n’accueillera plus

Déréliction, repentance, contrition

Je vous côtoie sur l'onde

Au fil du bois, des couleurs

Que tu aimais à animer

Tout seul, au plus profond de ta retraite...


Papa,

 

Pourquoi les fleurs inondent- elles le printemps

Les blés germent - ils et s’élèvent en épis?

Dansant en images d’abondance et de pains mordorés

Aux couleurs de l’automne et des soirées d’antan

La vie a si vite passée dans les champs moissonnés,

Je l’ai laissée filer entre les doigts

Elle s’est enfuie, auréolée de bleu

Dans une frénésie d’actes dispersés

A l’orée de tous ces mots agités,

Ignorant les méandres paisibles de la pensée

Tout près du chêne et de l’érable en paix

De mes racines, à l’abri de la frondaison

L’eau, les larmes, le fleuve de la vie

Ont rejoint la mer et le zéphyr

Aux cœurs des rimes de l'écume

Et les vagues intumescentes, gonflées des flots chagrinés

Se partagent la joie et la peine

Puissent-elles briser toutes les amarres

Déchaîner ces ancres arrimées, aux deuils consentis

  Cinglant si loin du chemin, de la repentance

Pour bâtir, et emplir enfin le gouffre

De toutes nos absences ressuscitées

Je redoute et je pleure cet univers de dérélictions

Je vois le naufrage, les bordées de la conscience

Face contre Pierre, elle y bat sa coulpe, ses limites

Mais aussi un tableau, une fresque qui me troublent

Au loin une porte qui s’ouvre en notre humble confiance

Dans les cieux et tout autour de nous

Dans le ballet des jours et des lendemains

On y fête l’intarissable partage de la vie mourante

Et chaque départ vers de nouvelles naissances

Là où partir ne semble plus avoir aucun sens

Comme une dénégation du temps, de l'espace

L’inestimable trésor de l’âme universelle

A travers tous les âges d'un seul vivant...



A  Papa, à Toi, à nous, à cette terrible traversée d'adultes

Sur des esquifs dispersés

Qui nous a éloigné trop souvent des rivages

De l'amour et du partage!

Ô mon Dieu!

Que les Îles sont belles

Que les Îles sont tristes

A la Saint Jean

Que nous ne fêtions jamais!


Ton Fils, Cristian

.

" On  ne peut ouvrir la région des ombres qu'avec le rameau d'or et il faut une jeune main pour le cueillir "

.


François-René de Chateaubriand


.

Oubli_e

.

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  • Témoignages d'une Alchimie, d'une osmose Nature et Culture. Cet Espace voudrait être une Ode à la diversité, à la Tolérance et au respect de la vie. Différences, exaltation des richesses du passé, des savoirs-faire, expressions artistiques et culturelles,
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