UN EPISODE DU QUOTIDIEN...
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On ne pourrait afficher pareille indécence en des temps aussi meurtriers, qu'ils fussent du fait implacable des humeurs de la nature - aux cruautés immanentes - ou des forfaits révoltants propres à l'espèce dominante qui ont engendré une telle situation de pauvreté et de misère sur cette Île d' Haïti. On apprend çà et là que de somptueuses croisières débarquent ou festoient," resplendissoient ", à quelques encablures d'un sinistre horrible et que d'ardents moussaillons du temps libre - Organisateurs et clients - ne renonceraient pas aux atours de la mer des Caraïbes, aux apparats et aux joies doucereuses d'un séjour en Haïti programmé, planifié, comme il est d'usage de nos jours d'orchestrer, de côtoyer la misère, l'opprobre et le profit dans l'arène et les rouages de la modernité, les prébendes colossales de la mondialisation et de la Méga-Culture Multi-Média " New Age ". Le Tourisme, manne providentielle et conjoncturelle de ces contrées, ne saurait faire bon ménage - du moins pour un temps de long deuil - avec l'affliction, la peine et la souffrance. Il garderait toute sa place évoluant dans les sphères nobles de l'entraide et des secours aux victimes.
Quant aux touristes, il serait à mon sens plus digne de l'Humain de ne pas jouir aux seuils de la géhenne et de repousser quelques séjours, opérations facilitées naturellement et spontanément par les prestataires des vols et structures commerciaux...
Il est certes plus facile pour les états et leurs aréopages rigides aux sommets pompeux de faire l'Euro, l'air fétide du temps, de guerroyer, d'exploiter, de paraître que de mener une croisade humanitaire de grande ampleur.
Il y eut les Croisades des Temps modernes , ces " Tempête du Désert " , de pompeuses et sanglantes velléités de " Liberté immuable ", clamant l'apogée d'un monde laïque, de l'Homme-Dieu post-positiviste, voire l'expression même de la mégalomanie des superpuissances bousculant le choc des Civilisations et des extrémismes à l'aune du talion. Mais les coalitions sont moins promptes à se fédérer pour afficher les mêmes moyens face la guerre impitoyable des éléments naturels que le système économique et ses options déchaînent.
Une seule minute aura causé le départ de plusieurs dizaines de Milliers de victimes, fait l'effet d'une bombe thermonucléaire dans un contexte de quasi léthargie planétaire. Les ONG sont toujours là, incontournables, efficaces et bien souvent entravées par des procédures qu'il incombe aux gouvernements d'activer, de prévoir, de régler en pareilles circonstances de catastrophes naturelles. Il est aisé de passer outre une dette, - D'ailleurs, d'entre ce Peuple déraciné et les anciens Empires coloniaux, quel est le véritable créancier ?
- de demeurer dans les déclarations d'intentions financières éloignées des Urgences; il est semble-t-il plus difficile de ramener à l'air libre - à force de moyens colossaux et concertés - des milliers de victimes ensevelies sous les gravats ...
Pendant ce temps:
Rodomontades, tergiversations, conjectures juteuses, la Taxe Carbone fait son chemin et n'en finit plus de se perdre dans les méandres glauques tout puissants de la finance. Ses protagonistes n'ont pour la Nature et ses grands équilibres aucune considération ni le moindre soucis. On s'évertue à en programmer les recettes. Les modalités de mises en œuvre priment sur l'urgence, les déficits et la croissance ordonnent les stratégies de management, les Multinationales et les puissants lobbies tapent du point sur la table et les sommets s'aplatissent lamentablement, le très grand patronat tète la terre, les valets se couchent ensemble.
Décidément, les technocrates n'auront rien compris des cris d'alarme en matière d'environnement et de sauvegarde à long terme de l'humanité et de la bio diversité. Chacun se propulse, avec une mine ampoulée, sur la scène étriquée d'une piètre parcelle d'existence à mener en ce bas monde et ne voit pas plus loin que sa panse, une ambition, la pérennité des privilèges.
Il est inadmissible, qu'au regard des phénomènes qui s'amplifient en cette deuxième décennies du XXI ème Siècle, nous ne soyons pas capables d'établir, d'appliquer des mesures salutaires, immédiates, quoiqu'il en coûte.
Sachez que la guerre contre la Nature est perdue d'avance et que les seuls très gros nantis la mèneront jusqu'au jugement dernier!
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Cristian-Georges Campagnac
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