MILEMA_ARTE en PENSEES
Milema_Arte est une profonde pensée consacrée à l'eau, à l'errance, au devenir incertain empli de passés qui ne veulent pas mourir.
Ici, l'eau s'écoule lentement, de partout, pure et cristalline. Elle sourd de ces paupières muettes qui retiennent le silence des larmes et de la mer pour ne les avoir jamais quittées. Sans bruit, au fil des images et des illusions qui traversent toute une existence, elles vont sans se retourner de peur de s'égarer ou de se noyer, d'abîmer sans doute bien des regrets enfouis.
Je conte, auprès de l'eau, un modeste voyage au pays des étoiles de mer et des fleurs aux champs du vaste ciel ondoyé où la rencontre avec la Nature et l'essence des choses tiennent dans le cœur de la main une place majeure et mélodieuse.
C'est vers les rives de l'écriture, le don sacré de la peinture, là où les bois dérivent et se posent légers et libres que je vogue sans relâche; les musiques du monde et les voyages ont noué des liens indéfectibles. Je me laisse apprivoiser par les différences et l'extrême fascination de la diversité. Apostolat quasi mystique, cheminement personnel: je ne sais pas! qu'importe... Entre philosophies, cosmogonies et poésie, le temps presse et la route sur terre grave les témoignages passagers de l'infini; Elle semble si courte!
Le temps sommeille. Un seul rêve et c'est l'éveil brûlant à l'ère des canicules, je pense la planète bleue et ses vagues de deuils; j'ai mal, elle ne nous appartient plus et ne veut plus de nous...
Vertiges de la nuit ou de l'éternité, les astres scintillent de leur plus belle mort et nous reviennent inlassablement éclairer l'humanité, un autre ciel de l'autre côté du monde. Un seul regard posé sur la mer me donne le temps d'honorer la mémoire, de savoir un peu plus tous les jours. Elle relate du fond des abysses. Je contemple chaque naissance, je vois aussi le naufrage inévitable d'un voilier. A l'horizon se profilent déjà les ailes blanches de l'impérissable souvenir que j'emporterai.
Je me prosterne sur la grève, l'histoire revêt les oripeaux de la mort et l'embrun viride de la vie. Autour des frontières, des fronts de lauriers, l'immortalité devait se fonder et l'éternité abonder en chœur à la source azurée de l'amour et de la fraternité. Mais les fosses morbides de la guerre et des atteintes incessantes à la vie les ont déchirées, dispersées en lambeaux de peuples ensanglantés .
Alors, quand le maillet et le ciseau se plaisent à suivre la courbe de l'arbre de vie, quand s'élèvent l'encens enivrant de la création, le chant des oiseaux et le souffle chaud du juste labeur sous l'arbre centenaire, je sens monter en moi une douloureuse révolte, une grande tristesse coudoyant une joie immense. C'est la valse absurde de l'existence aux prises avec l'espoir des grands écrivains révoltés de nos siècles...
Entre nécessité et hasard, le bien et le mal, la souffrance et la joie, l'univers demeure et meurt lentement, se suffit à lui-même et rend vaine toute lutte.
Quelle est cette fatalité qui frapperait cruellement l'homme? Contraint à la soumission, il accepte l'œuvre implacable de la destruction et, simultanément côtoie les merveilles de l' Eden, dans un seul et même élan vers l 'ignorance et la cruauté, sur les voies fécondes de la vérité et de la beauté?
Comment accepter alors le poids et l'ignominie parfois des suppliques, des mythes aux croyances et jusqu'aux terribles dogmes souillés d'Inquisitions et de parjures, le tumulte des âges que l'on dit toujours plus mâtures et barbares aux portes du paradis céleste, depuis le jardin d'Eden?
Instants insignifiants qui jalonnez ce défi, puissiez-vous me guider sur la voie apaisante du verbe et de la pensée dépossédés des chaînes abjectes de la matière périssable et dominatrice?
Sans la bonté et l'imagination du pèlerin, l'aventure s'assombrit. Ne se nourrissent-elles pas de l'esprit, ceintes des plus simples choses, tout près du sanctuaire des âmes disparues, dont la parole vibre toujours dans mon antique souvenance d'être universel et que je voudrais connaître pleinement au jour de mon dernier regard, ici-bas, de tout là-haut, sans jamais m'être sali ?
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Cristian-Georges Camapagnac
- 3 ème écriture le 27.07.2010