DE CHAIR OU D'ESPRIT ?
C'est une larme pure
Qui de la source vierge perle
Étincelante aux yeux de cristal brisés
Vaste est le regard à l’âme du marin
Inondé de silences et d'azur
Elle scelle l'éternité
Au tabernacle grave sous la pierre tumulaire
Quand vient la nuit l’épure tardive du temps
Il reste aux larmes de sel qui sourdent
La candeur des songes
Un dernier regret les vaines joies de l'embrun
Elles vont par delà les rides l'argile burinée
Suinter comme Elle susurre l'impossible cantique
Quelle étrange et paisible clarté aux cieux s'élève
Y fait la souffrance et le repos éternels quels réconforts
Miséricorde et espoir ne sèment-ils pas au sillage des années
Comblent le métier à tisser l' iris du matelot
J'arpente une liberté de rose et de vents
Désorienté au cours affligeant d'un siècle
J'affronte les vagues brutales un vague désert
Au-delà le naufrage de la chair
Abîmes ou absences triomphants qu'importe
Que débondent les maux de la révolte
En leurs tourments de givre et de haillons
A tous ces mots figés comme ce corps meurtri
Un vaisseau s'est couché qui s’épanche et dure
Puisant inlassablement aux bordées insensées
L’indicible communion et l'espoir
Percutant pareil à l'oiseau blessé le flot endeuillé
Solitudes et partances ô pénitences
Il me reste ces horizons embrasés
Loin des fosses communes de la mort multiple
Où l’amour soude encore quelques maillons divins
A la chaîne rompue de l’alliance
A la traîne cruelle des rêves ingrats
J'allie enfin le verbe au chant fleuri
La voix apaisée à la Foi
Et quand retentit le glas
Des cales sordides aux brouillards de novembre
Lorsque la lente métamorphose
A l'ancre périssable ripe et dérive
Des mornes signes possédés d'adieu
Prisonnier du fil rêche de la croix
Des bois les plus serrés à braver
S'ouvre un cœur trahi une blessure
Et aux pas vacillants de la quête
Entre le chagrin et Révélation
Il meurt
Oui je meurs transfiguré
Ô liens de paupières closes
Qui rivent aux ciels les pupilles dilatées
Et les promesses souveraines du coeur
Un instant éclaboussées de toute une lueur
A la gerbe comblée de Paroles
Que je ceins et loue en nous
A l'aura du néant et avant de chuter
Qu'une seule pensée en fin nous lie
J'abandonne l'irrémissible déchéance
Mon irrépressible souvenance
Sera pour Toi de l’Unique
Du même envol bleu
Des ailes de l'âme
2 ème Ecriture le 24.03.2012
3 ème Ecriture le 22.04.2012
L' APOSTAT
Comme une imposture, tu reviens malgré moi !
Et je ne saurais être autre chose
Que cet apostat blessé
D’avoir rompu l’amour en l’unique une Foi
Le lien indéfectible des passés
Solennellement noué
D’une toute première et jeune idylle
Comment te dire autrement
A travers ce dédale ma détresse
Quand je mise avec le hasard
Tant de bouteilles jetées à la mer
Et mille messages fusent
Au gré des vents et des flots
Révoquant en un seul éclair
Ce qui fut de pensées et de clartés
En nos cœurs révélées
Si je ne t’avais rencontrée
Maintes fois en secret
Délicieusement prénommée
Dès le premier regard
Confondue aux douceurs
De l’hirondelle d’une chatte
En serais-je toujours là
A t’évoquer, Sagesse !
Sur le toit du monde ?
Dis-moi, qui d’autre parviendrait
A t’unir au printemps
A la migration des fleurs
Au vol ineffable d’un baiser
Aux sourires des vagues
Aux trilles de l’azur
Que mille ailes dessinent
En dansant …
Reviendras-tu un jour,
Une nuit m’embrasser,
Sagesse, Jamais !...
Que pour moi le temps se fait lourd
Aveugle errant sans limites
Marin éternel que la terre étreint
Contrées aux mille barbelés
Je vous fuis partout en Elle
Je vire de bord et toutes les fois
Louvoie contre moi, vers Toi
Vers Lui et je ne sais plus
Comment renoncer, ne plus croire
En ce qui aurait été la source
De tant de vérités ?
N'abandonne pas
Le petit renard Golondrina
Tu m’as apprivoisé
J’ai alors tant besoin de toi
Là, tout près où là-haut
En ces deux étoiles
Qui nous réunirent un soir
Ne vois-tu pas briller
Nos songes les dunes
Qui pour l’éternité
Peuplent les déserts
Embellit le Ciel
Qui leur abandonnent l’empreinte
Immaculée de nos pas
Sur le chemin de l’Alliance
En la perpétuelle reconnaissance
03.11.2011
25.03.2012
16.04.2012