ET SI LE MAL N'EXISTAIT PAS !!!
Débâcle des hautes sphères de la société d'où devrait sourdre probité et loyauté ! les pouvoirs se ruent dans la fange et l’opprobre, contre la vérité, attentent à l'Homme, excipant des actes les plus viles... flaches ! nauséabondes sur le pavé des villes et le parvis de la Culture, du Dogme, des Institutions !!! L'injustice en ses velléiyés de Justice ou l'incurie des hommes face à Dieu !
Et c’est ainsi, en masse, que les foules investissent et élisent leurs tyrans, depuis la nuit des temps, que les monarques, les empereurs de Droit Divin, de droit commun, d'où qu'ils soient, d'où qu'ils viennent orchestrent à leur guise les scénarios du Diable revenu au galop, comme un renouveau, un leurre de lèse-majesté, la bête immonde à abattre, à combattre du haut des fortifications des Empires et des Chapelles, vers de nouvelles grilles, regardant se perdre, consternées ou béates, les joyaux de la vie aux soupiraux des citadelles déchues ...
L'existence en ses logiques de renouvau, de recommencement consomme l'oubli et la négation. Les sociétés font l'aveu probant de leurs échecs face aux missions civilisatrices qu'elles arborent haut et fort. Mais la Connaissance rampe, la lumière ne se réduit qu'au simple fanal, au qinquet de taverne, au mythe déchu de l'argent roi.
L’information et l'inconnaissance ont ces relents de fosses communes de l’histoire, de mensonges attelés à la roue de la fortune, brandissent les miasmes de la pourriture et de la mort ensanglantées que la Civilisation du fer et de l’acier déchire et soutire des boyaux de l’or noir, des forfaitures passées en pertes et profits sur le compte des États-Nations et des logiques de système où l'acteur n'est plus.
Et l’on se précipite à cœur perdu, à coeur fendu, sans foi, sous le couvert de l’esprit des lois obsolètes. On se prend à douter du bien-fondé de ce mot vide de sens dans un monde meurtri d’injustices, perclus de souffrances, de pauvretés et de lobbies, d'incuries.
Débats ou ébats effrénés du nombre immensurable qui tue le temps, funestes attributs du sujet autant nié que numéroté, numérisé, robotisé, lobotomisé... Pertes de repères aux yeux d’un Ciel absent ou défait, lutte des dominants sur les champs de batailles stériles et éphémères, l‘homme ne sera jamais autre chose que ce que les déterminismes tirent de lui, non pas l‘être imaginant se fondant dans la création mais la consécration essentielle de ses extrêmes limites que se disputent vilement les jugements de valeurs et toute hiérarchie faussement communautaire, souhaitable parce que cupidement éclairée et à laquelle il se soumet aisément.
Quelles calamités, quelles fatalités pèsent sur la destinée de l’être dont ni la mort, ni le temps ne sauraient pourtant avoir prise sur lui dès lorsqu'il s’honore à s’inscrire dans une dynamique transcendante, le cours fertile de la durée, de la mémoire, de la vertu et de toutes les beautés susceptibles d’orienter durablement sa vision claire de l’univers, au-delà des siècles.
Quel salut plus digne de l’homme que cette allégeance à la continuité, à la maturation, à la participation de l’univers en l’Un, et de l'Un vers l'Univers, aux fruits prodigues du verbe et de l’esprit tournés vers un mieux-être, la paix, le bonheur accessible, loin du mal ?
L’homme pour l’homme, envers et contre lui, perclus d’atavismes ou résolument enchaîné à ses instincts primaires de premières nécessités, balancé violemment et en conscience si réduite qu’elle se heurte aux murs dressés de l’âge mesuré, de l’étant auné aux travers des potentats cupides, à tous les niveaux d’organisation sociétale voués à l’immobilisme tant ceux-ci se réfèrent à la seule valeur marchande du travail et de l'endoctrinement technologique et industrieux.
L’homme, livrées des desseins de l’homme inachevé, se reniant ou masquant même le cours translucide de sa pensée, oscillant entre un avenir de bontés, de charités ou un enfer de souffrances perpétuées, comme s’il lui eût été plus aisé de choisir un chemin de croix, de pénitences, de repentances et non les voies d’un bonheur bien plus accessible, apaisant, créatif et prometteur.
L’homme se faisant juge et pourfendeur des grandes prophéties, s’arrogeant éternellement ce droit de vie et de mort sous le couvert patenté des plus grands dogmes, des grandes puissances avérées de la foi, cet homme là perdure et signe le passé, engage le futur et se pourvoit en bourreaux de l'essentiel, existentiel et absurde à la fois, jamais sage.
L’homme que l’institution et les révolutions prosternent, consacre l’inachèvement d’un genre dont l’esprit même de nature se serait bien passé, incapable de voir à ses pieds, sous ses yeux naître les couleurs du jour, la quiétude et le repos de la nuit, la lumière d‘un seul soleil, le monde et ces invites incessantes à la lumière et à la plénitude.
Et il erre, déambule, s’amuse et brûle les piètres mises de l’éphémère, capable d’épuiser l’avenir, de briser toute action fertile, d’enclaver à l’infini une juxtaposition de fausses libertés exercées dans le jardin de l’avoir, du posséder et du paraître que la distinction conduit au-delà de tout, si près de la misère, de l'esclavge des consciences.
L’existence humaine est ainsi faite qu’elle s’étale comme l’opulence et rampe telle la famine aux portes et aux seuils grands ouverts des inhumanités, de la pauvreté, de la souffrance des mondes déshérités.
Et n’en déplaise aux nantis du monde, c’est avec la plume des rois, des empereurs, des empires, des colons et des impérialistes, sur le dos de la différence et de la diversité que j’écris, hélas ! ces lignes . Entre la Renaissance, les Lumières et les Humanismes, les mots affichent la grandiloquence, le faste et la créativité de la Providence hasardeuse ou ciblée alors qu’à deux pas des palais s’agrippent les doigts menus et crochus de la faim, des despotismes, des dictatures sanglantes, le tout sur le dos des marchés juteux, plongeant le monde dans la décadence de l’esprit et des âmes dissolues.
Quelle grille l’humanité conduit et renseigne-t-elle si bien, avec autant de zèle ? que font et que sont devenus les hommes, l’homme tout simplement, l’être capable de concrétiser sous nos yeux les visages merveilleux de la liberté, de conjuguer les artifices naturels de la beauté, de se dépasser en atteignant des sommets de créativités, les lumières de l’art, de la foi, Dieu qui sait, dans sa plénitude et son omnipotence cosmique ?
Quels fléaux sert-il aux confins de l’horreur, de la laideur, de l’exploitation inique de l’homme par l’homme, de l’animal par l’homme, quand tous les acquis porteurs du temps, de la sagesse, de l’évolution se précipitent contre lui, vêtent à nouveau les oripeaux sanglants du mal, des guerres, de l’intransigeance et de toutes les cruautés à l'égard des plus faibles ?
Les systèmes qu’il conduit seraient-ils si obscurs, si lourds, si étroits qu’aucune marge de manœuvre lui autoriserait non le contrôle, le sens de la mesure mais les pires et plus insupportables forfaits, comme si les réponses étaient graduées à la hauteur des priorités et des équilibres de ces niveaux d’organisations qu’il génère et qu'il pense maîtriser en vain à l’abri du discours, de l’emphase, de la rhétorique, des sermons et des promesses, de ses fatuités ridicules.
Que le monde des sociétés périclite, entre dictatures et républiques, les marges s'amenuisent et les fondements vacillent ! il en est certain aux regard de la réalité qui s’affiche tous les jours sur la multitude de nos petits écrans, aussi nombreux soient-ils, témoignant plus intensément encore de notre incapacité à ouvrir une fenêtre, une porte, à s’attarder sur un sujet d’effroi tant il en défile des milliers à nos côtés à chaque heure qui passe.
Que l’on n’y voit ici aucune matière à alimenter un défaitisme simplet ou les ferments d'un désespoir de déprimé ; il n’en est rien … Mais qu’il me soit permis non de douter de la vie de chère clamée sous les travées des temples qui ne m’importe pas ou si peu mais de celle de l’esprit en laquelle le Verbe incarné aurait fondé tant d’espoir, d'attentes, moins de désâmement.
Et je n’aurais jamais assez espéré ou été tenté de croire, emmené dans je ne sais quelles fantasmagories ou preuves de l’existence de Dieu, qu’au seul miracle de la vie, de l’âme, de l’esprit, de la conscience pour ne plus voir enfin s’étendre aux yeux de l’univers le spectacle affligeant, funeste, sordide de la mort à petit feu, brutale, injuste, souffrante, invalidante, de cette mort massive qui fait les livrées indignes de toute société, le discrédit de l’acception de patrimoine et de l'envergure du vol des civilisations qui nous auraient désétés, niés et dont on pourrait aisément en fustiger chaque destinations choisies et consenties par la faim vorace de l'homme, de l'homme en tant que chancre de la terre, parachuté aux sommets du crime et du totalitarisme biologique.
Démocraties, Républiques, le ver est dans le fruit des utopies, des rêves qui n’auront pu être les réalités de demain, loin des dieux, de Dieu, des plus simples vœux et souhaits de paix, en l'homme tout simplement.
Les maîtres de l’univers ont des âmes de valets que la foule sert et qui obéit aux mille séides, remplissant à la légère leurs urnes de platine, près du tombeau des rois, sous les croisées et les ogives de neutrons, maintenant tristement sous la férule de l’atome et de la vie éclatée l’équilibre de la terreur, les places-fortes de la monnaie, distillant et régulant aveuglément les flux vitaux en sursis issus de l‘organisation et de l‘impérialisme humain.
Je ne serais qu’un intervalle, une pièce dans le phylum, j’aurais aimé en discourir autrement, ne pas me voiler la face, n’être pas de ce convoi, de ce défilié de parade militaire marchant au pas de l’oie, de ces lois que l’on pond pour servir la raison d’état argentée et ses règles que des mains de fer en-saignent tous les jours comme leurs propriétés inaltérables, immuables …
Sentiment ou perception de l’inutile, de l’insignifiance, de toute impuissance où la négation vient parfaire les contours d’un monde de décisions sans états d’âme. Dérisions face au temps qui va inexorablement invoquer l’oubli, l’indifférence, le mépris des leçons du passé.
Scènes ou théâtres, arènes sordides et grandiloquentes où paraître, montrer, se hisser le plus haut situe et pointe les valeurs d’un autre temps intronisant le divorce fatal de la chair et de l’esprit, de l’innocence et de l’âge, comme s’il eût été là une preuve par quatre de l’exploitation outrancière, de cette allégeance à la maturité inconditionnelle et sans appel de nos déterminismes les plus reculés consacrant l'apostasie du coeur sur l'autel de la jouissance, du posséder.
Puisse un jour la science, la connaissance, la sagesse, la méditation nous ouvrir enfin les portes de l’être véritable, nous enjoindre avec l’évidence de toute la création à comprendre les mobiles de tout acte, les inclinations majeures et vertueuses de la pensée. Puissions-nous nous référer à cette lecture transparente de nos desseins, loin des hiérarchies de l’avoir, de la distinction et de la dominance afin de parvenir à l’épure animée, à l’esprit de Culture respectueux de la vie, de la durée, du temps et de l‘espace, quel qu’il soit.
Puisse cet intervalle mené sur terre avoir des parfums d’éternité, de sérénité que nous reconnaîtrions, abandonnés pleinement, avec consentement à travers toutes les joies de la descendance ; mais jamais plus dans les terribles souffrances d’un repentir, de la contrition mille fois retournées et copieusement servies, auxquels il nous faudrait sans relâche convenir, cautionner par le caractère pérenne de la faute trop humaine, l'acceptation du pêché, l'obéissance silencieuse portée aux crimes de nos aînés, de nos pairs et des puissants. Ah ! le repentir, la repentance ...
Oui, j'ai tué, aviné et saoul sur la route, j'ai tué un enfant et je me repends ; la belle affaire ! Mais dis-moi, pourquoi te bourrer la gueule, prendre ta voiture et rouler à 160 Km/ h sur la route ? Que cherches-tu, minable ! Voilà un exemple au quotidien.
Mais qu’en est-il de l’évolution, de ce pari fou du " roseau pensant ", de la raison en fuite vers la folie des nombres, du verbe condamné face aux mutismes convenus d’une prison planétaire conduite par les matons d’un inextricable système, que l’argent asservit et domine ?
Vertiges des rouages irrépressibles de l'ordinateur, angoisses et peurs de n’être plus, de plus ne naître aux lendemains de sensibilité, d’amour et d’émerveillement ! Pourquoi la charité ne serait-elle plus qu’un lointain souvenir, une aide temporaire et partielle et parfois désespérée, quelques îlots disséminés et en voie de comblement, quand l’homme pourrait enfin parfaire le miracle de la nature, servir la vie, louer la création comme le don et la faculté exceptionnels qui lui ont été donnés de vivre, en ouvrant les yeux sur toute existence sans vomir, pleurer, s‘affliger ! Regarder chaque jour, une année comme un fruit qui mûrit, une fleur éclose pour dire l’ineffable rosée de l'aube et les beautés des saisons qui l’enfantent d’un commun accord.
Que l’exemple pour lui se fasse irrévocable et sans appel, maintenant dans l’urgence, avant qu’il ne soit broyé, dilué, dissout en l’être universel codifié et stérile, voué aux gémonies et aux foudres célestes comme du temps de Sodome et Gomorrhe, des fresques barbares qui couvraient le monde d'un suaire de sang, d'un manteau de terre que les obus retournent à chaque conflit, sans semences.
Au large ces maudites prédilections et ses prophéties de malheur engluant le destin de fatalités, de chutes, d’absurde, de miséricorde, de fausses charités, d’humanismes condescendants, de toutes ces aventures que les dominants empruntent, ampoulées et emphatiques et que l’aisance et l’abondance servent sur le vaste plateau des pauvretés comme des différences si mal engendrées, perpétrées pour mieux briller !
Que viennent le règne salvateur et tout aussi réel de l’homme affranchi de ses servages consciencieux, de ses entraves et de ses chaînes par trop raisonnables qui auraient pour seuls noms : les voies cachées de la gratification, le faisceau aveuglant de la récompense. Qu’il se tourne enfin et résolument vers ce mieux être de réels partages, de reconnaissances, de dilection et d’altérité désintéressées à offrir à un futur imaginant et de création, à l'échelle des mondes qui nous composent.
Il n’est pas du domaine de l’utopie, de la folie, de l’immaturité, encore moins des vues de l’esprit seul désincarné mais davantage de celui du possible, des leçons du passé, de tant de parcelles d’entités qui ont germé, germeront toujours sur le fumier et la fange des plus tenaces tyrans, des cyniques oligarques .
Là n’est pas la grand messe de l’univers ! levons les yeux au ciel, contemplons la terre qui se meut et se meurt parmi les cent milliards d’étoiles de la voie lactée, cette leçon de choses à l’Un qui gravite lui aussi au cœur de la foule immense et qui devrait s’y reconnaître dans sa totalité agissante pour prospérer dans le vaste concert des étoiles. Parmi les lots et les flots de la conscience innombrable, des illusions, importe-t-il tant à l’homme d'avoir à choisir la voie du bien, lui pèse-t-il de laisser en chemin tout le mal déjà fait, les boulets de la servitude et des obscurantismes ? N’est-il pas plus sain de se mouvoir dans un monde de clartés, au-delà des hommes, un monde à l’image de la sagesse de ces éléments pétris de durée, façonnés de splendeurs et d’harmonies perpétuelles, de ces manifestations de la vie qui témoignent et participent de réelles et de simples complémentarités, allégeances ...
Je vais comme je demeure, j’emprunte le voyage de la fleur, de l’hirondelle, connaissant encore mille printemps, autant de migrations à venir et il me tarde, il me languit toujours de dire : « Oh, mon Dieu, quelle vaste comédie humaine se répand toujours ici-bas, pourquoi cet amoncellement précaire jusqu’aux étoiles de ce Verbe dévoyé où le bien, le mal fructifient encore et toujours côte à côte ; en est-il autant qu’il faille le voir se vautrer indéfiniment, éternellement contre ces penchants de sang ancestraux, ces réflexes arbitrairement et sauvagement détournés des plus simples nécessités, commués en toute velléités de règne et de structures mentales si bassement cultivées ? En serait - il à toujours ainsi ? se tromper de voie, marcher et passer avec des œillères aux royaumes que les Dieux investissent depuis les premières Écritures, dans le Temple de ce que l’on a nommé au plus Haut des Cieux l’Intemporel et l’Immortalité ?
Et si le Pari de l’existence unique qui nous avait été octroyé avait dû se jouer, se risquer, se dénouer sur ce vaisseau, n’eût -il pas fallu d’abord y croire et aussi s’y préparer, s’appliquer à en commémorer tous les délices et toutes les richesses, l’immensurable diversité, à en courir tous les ruisseaux qui mènent à la mer vers toutes les humanités déjà perdues, pour renaître encore une fois au cycle immuable et palingénésique de l’esprit, pur comme le verbe, naturel et acquis, juste comme vivre et mourir dignement, proprement, sans autres tourments que l'hypothétique désir de revenir, l' apaisante joie de recommencer, encore une fois !
2 ème Ecriture le 10.04.2012
Inachevé et en Cours de Travail
Chapelle St Pierre de Villefranche / Mer
Décorée par Jean Cocteau