LE CONCERT - PENSEES ...
Un jour, j'assistai à un concert. Le moment fut rare et intense ; j'encaissai aussi le choc frontal de la Culture livrée au Nombril du monde ; la foule m'assenait un coup terrible... un gouffre éloignait finalement les Artistes des contigences d'une masse en délires fustigeant injustement en ces lieux de loisirs les malaises et tous les tourments que les tyrans font peser sur elle. Exutoires et catharsis dévolus à tort en ces instants de profondes communications et de créativités... hélas ! Nous vécûmes un instant où il eût été impensable d'évoquer le public tant les bas intincts fouaillaient l'obscurité.
LE CONCERT
La foule prosternée une estrade barrée
Quelle scène improbable infiniment lumineuse
Quel artiste au divin charisme
Libèrent ainsi les yeux de la servitude en livrée
Une masse de fronts mille poings dréssés
Et la tonnante rumeur élève au Ciel
Deux mots d'amour dont l'un feint l'adieu
Que l'on jette inopinément
Tous les jours à la face du destin
Et c'est la Terre de poussières foulée
Rendant vingt siècles de murmures
Qui inconciemment abjure martelée
Le mensonge pointant la foi bafouée
L'intervalle y est résolument auné
L'aubaine rare en ces jours de prime rançons
Le rêve s'embrase renaît des cloaques
Honnis Banni soit le mal qui pense Avoirs !...
Dans les arcanes des désordres établis
Aux reflets sordides et opaques à souhait
D'une psyché aux alouettes bien gavées
La vilénie et l'opprobre mûrissent
Derrière les barbelés l'enfant pleure
On eut cru un instant à la réconcilation
Des temps libres et du labeur encensé
Mais l'habitude ourdit ses complots décadents
Tue en col blanc la justice et les différences
Comme une grande marée une vague bleue
Le peuple avance le peuple pressé Se rue
A l'unique meurtrière et fervent De concert
Acclamant la dernière destination de l'humanité
Boit au brin d'espérance une goutte en fusion
Qui gravement sussure : Mais
Dieu n'est pas encore mort Chante
Les couleurs chatoyantes des lointains échos
De la vraie lumière sourd cogne le bourdon
On le sent battre au diapason d'un coeur malade
L'onde le reconnaît et le porte enfin
Comme si l'Un en l'Autre fusionnait et
Se consumait aux mêmes feux des étoiles Filant
Ils arpenteraient alors et toujours cent voies de lait
Aux seuls pas de deux au frisson Vibrant
Et chaque Être avec Lui humblement
Conjuguerait l'aube claire et la fête
Rayerait la haine et la guerre
Du terrible réquiem fédérateur
Clamerait les champs - chants - en paix de l'âme
Au-delà de l'ivresse fatale des troupeaux
Mais dans ce monde de rudesses iniques
De blessures et d'opulences contiguës
Quand l'ivraie aux jours s'entasse
Lie les suivants aux ressouvenirs
Lorsque chaque calepin entre deux dates
Retourne inlassablement le sablier tourne une page
Fige le passé hèle l'infernal les coups de sang
Ces lendemains d'entraves et d'enclaves
Alors de concert la foule ex-pire se disloque
L'âge n'est plus que sombres césures
Une réalité fractale inanimée qui souffre
Le souffle court et se débat de passer
Trop vite O frénésies du mal de vivre
Entre vos serres tant d'illusions choient aux griffes des siècles
Faussent en maîtres les flots argentés
Les jours traînent leur chaînes de liens brisés
Les devoirs dénient à la joie à la liberté
Le noble cours d'un imaginaire fertile
Qui iraient au diapason de la Musique métisse
Aux rimes des notes et des pensées rebelles
Sans frontières ni murs infamants
Colorier d'ocre et d'azur l'aquarelle
Une seule toile aux horizons d'un nom propre
Louant en un dernier éclair l'éternel
Les harmoniques de l'art qui le révèlent
Inlassablement comme un premier sourire
La culture d'une seule main tendue
De concert la nuit consentait à nouer
Les peuples de la faim de la misère
A réunir en ses arènes toutes les confessions
Les sources intarissables du verbe
Transcendé de sons et de vents déraisonnés
Cette nuit vit poindre le possible dénouement
Où tant de messages cavalcadaient à l'unisson
Des secondes fracassantes de l'émotion
Mille instants de révélations gravitaient
Dans l'obscurité prodigue de l'échange
Libérés du joug incessant de l'autorité
Mais hélas et si vite revenu au galop
l'odieuse nature retournait immorale
Le bien et le mal l'engeance infaillibles
Du nombre que les tyrans cultivent sciemment
La foule telle le fleuve des enfers un démon
Charriait son lot de pièges avilissants
L'impitoyable fatalité où se complaisent Dyonisos et Bacchus
L'éphémère besoin des sens dévoyés
Écrasait l'enfant fustigeait le vieux insultait la femme
Se retirait Immensité des flots
Pour revenir aveugle et tuer encore une foi la révolution
" La Rumba, la Tombola, l'Otro Mundo, la Proxima Estacion"
§
En cours ...
1ère Écriture le 05.08.2012