L’ÉLAN DE LA TRAVERSÉE...
Ce texte, écrit d'un trait d'étoile, est bien sûr à reprendre, à alléger parfois, c'est comme d'hab ! Mais est-ce bien là une première Ecriture ?
Et revenir peut-être d'ici quelques vies, dessus ...
PREAMBULE
En esprit, en âme et conscience, à bord des mots toujours limités ou par trop enclavés, oser voyager, arpenter les arcanes du temps, deviser longuement afin d'opérer un tri non sélectif mais porteur, assainissant sans relâche tout ce que cette entité insaisissable, tellement malléable aura pu engranger et qui pût alors fausser la donne de l'éternel, une mise tout à la fois insignifiante et incommensurable.
Entre pensée, délire, cosmogonie issue d'une hypothétique progression d'une rive à l'autre, une traversée où l'être ne serait qu'exponentielle duplication, je risque ces lignes sans vérités tracées. Y glanerais-je plus de lumières ou bien sont-ce vaines tergiversations ? je ne le sais pas mais au loin les tourments d'une fin proche et non redoutée pour en avoir si souvent frisé les seuils.
Difficile exercice que celui d'ébaucher quelques pans tangibles des possibles qui nous hantent et qui nous cernent ! Mais convenons aussi que ces derniers n'étreignent ni ne musellent dès lors qu'ils accordent à l'âme, en contournant les horizons de l'immortalité béatifiante, - que je ne récuse point, car comment en dénigrer les propos et les Écritures qui les sous-tendent sans verser dans le sectarisme ! - l'éventuel cycle pérenne des renaissances, d'un éternel retour qui nous eussent au-delà des ères accordés avec l'Eternel, l'Eternité de l'Univers, du vivant et indifféremment des prismes des sens et du souffle vital venu momentanément à s'éteindre, comme le feu ! Et d'évoquer un sas ! après tout, l'univers ne s'y prête-t-il pas, l'espace d'une errance fabuleuse, avant que de n'être sur le beau vaisseau bleu, naître, peut-être d' En-Haut
?
" En vérité ce qui est né de la chair est chair, ce qui est issu de l'esprit est esprit " !
Jésus de Nazareth
Je ne pense pas que la mort soit la fin de toute vie, le fait aussi simple en apparence de ne jamais plus revenir de l'état second qu'elle incarne hélas en terre ! Le corps passe, certes, il s'épuise et vieillit pour s'éteindre, définitivement. Quant au souffle qui l'anime et le porte, par-delà l'air échangé et la thermodynamique, il serait le fruit d'une alchimie, d'une complexion aux hasards, aux nécessités, aux dénouements heureux, divins, transcendantaux, inexpliqués, et pour causes ... Mais qu'importe d'en circonscrire coûte que coûte la véracité des faits et des croyances qui l'eût sacralisé, à l'image de Dieu, des dieux, des dieux de chaque peuple, avec tant d'obstinations mais aussi de bévues, de forfaits à son encontre ! l'origine est-elle à ce point sources de tourments qui eussent à tort dégénéré en conflits et vers toujours plus d'intolérance, de transgressions insupportables, qu'elles fussent morales ou simplement matérielles, tristement charnelles ?
Il conviendrait, il est vrai, d'assujettir définitivement le miracle de la vie à une puissance incommensurable qui l'eût orchestrée ; soit ! Mais au-delà, quand bien même la certitude abonderait et pencherait en ce sens favorablement, ou nous desservirait, cela changerait-il quelque chose au dénouement improbable d'une vie entre le hasard et la nécessité relatifs, sachant que, quoiqu'il arrive, l'être est condamné à disparaître, lentement ou brutalement, à épuiser ses ressources : indubitablement ?
Je préfère arguer du fait que l'être pensant, conscient, libre et exalté usant des mots chargés de sens et allant sur les voies lumineuses de l'Univers quêter quelques bribes d'Eternité, trace son orbe vers ses destinées d'outre tombe. Il ne serait ni rasserrenant ni louable pour le vivant de condescendre à mourir, à passer, sans qu'il n'y eût au-delà quelque probable échappée pour l'entité inavouée que constituent la mémoire, l'entendement, le sens même de l'Univers en perpétuel migration qu'elle se représente. Et si les sens et le souffle venant à manquer expliquaient ainsi et uniquement le Shéol, la fin de tout, rien n'autorise à admettre l'obscurité et l'exiguité de la voûte où reposerait l'ancre d'un vaisseau et les étoiles qui le guident sans les ciels, avec lui emprisonnés à toujours ....
L'âme est voyageuse ; elle l'est, tout au long de l'exstence et ses chemins sont si vastes, si nombreux, tellement créatifs que je la sais irrépressible, inextinguible. Serait-elle justement la preuve des invites de l'Univers qui l'eût engendrée, qui la reprendrait sitôt l'intermède du corps accompli sur la terre, parvenu à son terme ?
Pourquoi le rêve, le sommeil, l'imaginaire, le voyage, ces partances incessantes vers les thébaïdes de l'aventure si ce n'est pour entrevoir et bâtir les fondations de l'Eternel qui nous attendrait. J'ose un instant appréhender une dimension, un espace - temps non inféodé à l'éphémère, au palpable mais à l'information vagabonde, à la trame d'un vécu qui nous emporterait aussi au-delà de nous et en lesquels nous nous reconnaîtrions. Ainsi de mes ancêtres qui vivent en moi et également se retrouvent être et demeurer à nouveau, chacun, chacune hôte de l'existence, être de racines toujours nouveau et réagissant aux mots, aux affects, aux messages des sens comme si nous les avions déjà cotoyés, entretenus, interprétés ... Fabuleux, ne trouvez-vous pas que l'on puisse un instant porter en soi, décrypter l'alphabet d'un passé, d'une histoire, d'une mémoire confrontés incessament aux privautés, aux jeunesses perpétuelles de ce monde devenu si vite familier.
L'humanité revenue et réduite à deux êtres originels, non édéniques - bien que tout soit possible - mais deux êtres destinés à combler, à étoffer sur la terre le manuscrit d'une multitude dont nous faisons irrémédiablement partie depuis une souche commune.
Ainsi du partage, de l'échange, de la sensibilité recouvrés que draînent les grandes vertus, de la sensibilité aux choses du monde pacifique et bon, de ces inclinations à la curiosité, à la découverte comme si une seule existence n'eût suffi à combler nos attentes et nos besoins. Je vois là comme un relais, l'entremise de la création qui lentement parfait l'étant, la diversité, le mûrissement d'un système de choses convergeant vers plus de connaissance et de sagesse, d'éveil où tout un chacun se doit de se retrouver, de s'épanouir, de rester fidèle à quelque souvenance et repères communs.
On ne pourrait imaginer ou conclure au diktat de la mort toute puissante, imperieuse, tirant dans les fosses de l'oubli et de l'anéantissement tout ce que l'homme aura été et tout ce qui témoigne de cette ascension vers la vérité, je veux énoncer le bien, la bonté, la lumière en toute chose, le respect de la vie, la fidélité aux hommes, aux témoins d'une foi à vivre intègres et justes.
Il est une sphère où l'homme gagnerait à évoluer, à rechercher, à réfléchir, qui comme l'univers reculerait sans fin ses limites pour toucher justement, de son vivant, aux contours de la création, de l'immensité, des dimensions de l'espace et du temps se confondant comme une abstraction que l'on investirait et non une illusion !... Mais de cet instant du passage de l'être lourd et pesant à l'absence où le seul corps dépossédé du souffle vital signifierait exclusivenent le grand départ, l'éternel retour de la dualité duelle et stérile, l'incommensurable énigme de l'après, d'un ailleurs sujets à tant de digressions, de d'interrogations, je ne peux me résoudre à l'admettre !... Voyons, envisageons, n'ayons crainte de penser en l'autre réalité qui déjà nous attend et qui nous recueille déjà en Esprit, qu'il nous importe sûrement d'assoeir solidement du temps de notre traversée ici-bas, si courte.
Il me semble percevoir comme les sillons d'un champ qui se chargeraient de limons pour de sempiternelle récoltes !
Pourquoi de telles énigmes laissant l'homme le plus souvent en déréliction, assujetti aux terribles tourments du doute, du pari de la raison effarée et effarante ? Je lui préférerais une dimension, une dynamique plus structurante, porteuse non seulement d'espoirs tangibles mais très tôt de ces engagements circonstanciés et prometteurs qui par l'action et la vertu, l'opiniâtreté mènent à la délivrance des corps asservis et condamnés à passer, durement, difficilement, sordidement si souvent ...
Le sujet est immense, la crédibilité vacille, comment oser et prétendre, présumer, affirmer ? Rien de tout cela !... Mais d'une chose je puis être affirmé : " Pourquoi tant de révélations dont le substrat se moque en chutant, qui les nierait dans la mort , lorsque l'âme en Esprit redouble de clartés, au seuil de la fin corporelle ? Qui, quoi, comment expliquer ou démontrer que l'entité commandant aux complexions du cerveau ne se dégage pas le temps voulu de ses entraves, de ces chaînes de chair ? " ... Quelle part déjà accorder à l'imaginaire sans limites du rêve et de la réalité où l'existence déjà vacille oscille entre illusion et mémoire, autres représentations qui l'eussent aidé à franchir le pas du néant ! Alors du temps, de la durée, de la permanence, de l'immance, de la transcendance, de l'ubiquité : je me confie à ces transes sans bornes d'une âme pèlerine qui se moque bien de l'échéance de la beauté, des formes, de l'exiguité d'une planète terre qui ne deviendrait que l'immense sépulture de l'humanité !
Vous me dites : " en vain " ? Non, certainement pas et à bientôt, si vous le voulez bien !
Photos illustrant ce penser : 2001, l'Odyssée de l'Espace
§