UN RÊVE DE PERSONNE !...
L'écriture, comme un flot de paroles, au seuil de l'insensé !
Une pensée que décérèbre le geste exposé à l'absinthe
abyssal de la mer. Un bout de vie concédé à l'évasion, à la folie.
Une hormone, l'adrénaline ou de la poésie ; qu'importe le leurre !
Eussent-ils à jamais grimé comme une pierre jetée la souvenance
d'un nom au visage et à l'ovale du camée ; fatale intaille !...
Je suis de ce voyage, résolument malade
de cette dénégation du convoi, de ces charrois où la mort pavane.
Il est grand temps de m'arrimer à l'irrévocable migration des vagues.
Que ne serais-je d'autre que l'oiseau marin sur son vague rocher,
s'adonnant en l'instant à la quintessence du rêve blanc,
renonçant aux improbables mirages des illusions vendues.
Mais de tout ce qui fut en moi d'inclinations étranges
de lignes sur les mains révulsées pour un mal de terre irrémissible !...
Un rêve, juste un rêve, livré en pâture et que découvre les vagues
!
MARIN
JUSTE UNE PIERRE GRAVÉE
Rien ne vaut le récit s'il ne s'amble
Aux cordes obliques et cristallines du vent
A l'âme fendue d'un coeur si vaste
Qu'il demeure uniment et à jamais
Fidèle et vrai épousant les vagues
Comme l' îlot de rochers que l'embrun
Grée pour leurs noces d'ailes et d'oiseaux
Au large mon frêle esquif Un rêve déjà
Et - va - naissant ...
Quels instants quels actes Solitaire
De l'en-soi
Demeurent solidaires
Toi qui croises plus loin... Et à toujours
Vain sera le jour Déshérence du poème
La nuit irrévocablement vaincue
Sauriez-vous alors en révéler l'étrangeté
L'immensité cachée des siècles
S'ils n'étaient à la foi uniques
Sur la mer heureusement accotés
Unitivement.
Mais au Tout que le Souffle
Meut et qui s'ente depuis les confins
De l'Océan : Donnes-toi ...!
Ainsi de l'élan par deux fois Océanique
Qui m'aura emporté Et je m'arrime
En nous destinant à ces rives
Vires prémonitoires
Où les ciels n'auraient d'autre sens
Que la profondeur des choses
L'âge de la lumière
Inlassablement Voie essentielle
Dont je suis l'infinité ou le ciron
De Pascaliennes Pensées
De l'humble pèlerinage qui erre et se perd
Depuis la semblance nocturne des ondes
Il naquit Une autre fois !
Nourrisson mystérieusement jeté
Puis ballotté sur la grève des étoiles
Il se réveilla Enfant de la mer
Déjà orphelin comme riche d'horizons
Ange au sein de la désolation Des dunes
Emmené par le sommeil cave du ressac
Frisant l'antre immémorial de la camarde
Au terme d'un songe Il s'en retournait du ciel
Vers l'amer et tant de révélations
Ô vertiges des transparentes dérives
Si légères En fût-il ainsi de nos folies
Je tournoyais en volant depuis l'empyrée
Toujours plus près des flots et des falaises
Eussé-je au-delà du délire craint
De ne plus souffrir L'abyssale immersion
Et pourtant combien vaine me dis-je
Était l'appréhension ou l'angoisse
De mourir communément à moi-même
Selon le verdict hasardeux du sort
Simple Résonance du dictamen de la conscience
E-cervelée
Je pénétrai l'eau chaude
Et l'antre profond de la mer des nuages
Sans me débattre en suivant alors
D'indicibles ellipses de clarteuses
Arabesques J'étais ivre de joie
Tels l'étrave et le voilier au large
Ce poétereau l' écrivailleur maudit
Qu'emmène la logorrhée verbalisée
Soudainement je me sentis happé
Soulevé puis emporté dans les airs
A ma voix qui pleurait qui sanglotait
Toutes les larmes d'un Océan souillé
Et des ciels révulsés
Qui implorait l'aide et le réconfort
Un écho un timbre une présence
L' Ineffable peut-être
Répondit de partout de nulle part
Je touchai à la sérénité de l'inconnu
Comme un havre de paix recouvré
Aux lumières tamisées de la demeure
A la chaleur comblée de l'âtre et du foyer
Eus-je été déposé à la droite d'un autel ?
Agenouillé sous le Choeur de ce qu'il restait
D'une chapelle ou d'un saint ouvrage
Aux transepts à larges baies de ciels
Et lointainement qui planait et qui résonnait
J'ouïs une voix grave d'outre - tombe
Par-delà le temps et la distance
Qui m'exhorta à la prière
Sans frein ni horizon barré
Emplie d'amour et de tendresse
Et qui enfin tendrement m'apaisa
Dieu que le sanglot la réclusion
Dès lors se firent étreinte éblouissante clarté
Au sein du désastre indifférent
A travers les champs dévastés
De la douleur de la solitude
Toi qui m'ouvrit une meurtrière
Donnant sur la vie éternelle
L'existence m'est un adieu
Une STELLE désormais qui rêve en-gravant
Tous mes pensers
A l'encre absinthe de la mer
§
A bord d'un rêve, en gisant ma vie ...!