DÉCHÉANCE DE PERSONNALITÉ !...
Il pleut, il fait froid ! Cet homme git sa vie sur la chaussée ; personne autour, le ballet des autos ... Il n'y a pas de quoi décrypter quelques analogies de scène avec les tableaux de nos grands maîtres de la peinture ! Si le cliché a fait le tour des réseaux et du Web, il y a aussi de quoi se poser quelques questions !
Aucune polémique sur ce sujet ; le respect avant tout de la personne, de la Vie, de l'Existence, de la Conscience dont nos sociétés accordent avec aisance au Libre-Arbitre les prébendes favorables à son déclin, e sa faveur ! Très dures réalités que ce reportage photos, ces images sur le vivant et la chaussée des damnés de l'année !
Un 31 Décembre, gésir sur le macadam ou être extrait d'une voiture, ivre, dénudé par la force du désordre patenté, subir le test d'alcoolémie par les protagonistes d'un pouvoir encaissant la manne des taxes et prélèvements sur les détresses ou les abus désespérés d'un jour, d'une nuit, d'une époque !... Dieu, que les arcanes du système sont obscures et fatales au quidam livré à la faiblesse, aux tombants de la noblesse d'un engagement hors normes qu'il aurait honoré pour le servir, que la presse fatale broie comme une épave de voiture !
Mais au-delà, aller chercher des fadaises, se triturer l'esprit et s'égarer en digressions techniques, presque éculées en se livrant à ce type de quête, une fin d'année, relève davantage de l'esprit tordu soucieux de crever les plafonds d'un audimat virtuel en mal de sensationnel ...
L'Alcool, les substances addictives en règles générales ne donnent plus de notre milieu le reflet favorable que l'on serait en mesure d'attendre, d'espérer, de choyer. Ne croyons pas que ce sont-là des moments saisis au vols, rares ou simplement de circonstances ; c'est bien l'arbre qui cache la forêt. Des centaines de milliers de sujets se livrent non à la débauche, aux excès des addictions mais plus à cette révolte à la fois ostentatoire et silencieuse consacrant la chute dans tout ce qu'elle aurait de déterminée socialement, culturellement, moralement ou plus exactement dogmatiquement !
Combien sont -elles ces pratiques et ces échappées sur les vires de l'ivresse et de la fumée, au terme de la poudre blanche, des seringues et autres dérivés que l'être s'administre en guise de punition avant que d'être " libératoire ", faussement libératrice des contingences de l'injustice, et de l'insulte ?
Terrible, oui, consternante déréliction ! L'homme-dieu des laïcités subliminales que l'on abandonne pour le ramasser au coeur de la chaussée et à l'article de la mort, passant sous silence 364 jours de détresse, de galère, d'exclusion, de faiblesse tout simplement dans un monde qui ne laisse de déraper, de glisser, de fuir là où peut-être bien des âmes ne souhaitent pas aller et se perdre, se fondre comme une pièce dans le moule !
L'Enfer de Dante révisé, version virtuelle, " internétisée ", aseptisée, parfaitement métamorphosé lorsque s' empare le langage binaire froid de toutes les incompréhensions techno-cratiques...
C'est vrai, on peut tout faire, envisager, concevoir, librement, jusqu'à inventer et traduire en actes la déchéance de la personnalité. Par-delà les camps et les goulags, il y a l'infini et le zéro, l'archipel des prisons, des ghettos et des foyers ... Et sous les ponts, l'eau essaime les détresses de l'ivresse pour s'oublier, ne plus se voir et déchoir comme l'indifférence
!