LES STERNES
C'est un signe des cieux
Sur la mer absinthe précieuse
Je le reçois comme l’oracle
Dans un univers d'attentes
Au-delà des tempêtes
De la profonde solitude
Ô caps aveugles sillages abandonnés
Mon âme divague mon âme dérade
Aux creux de la tourmente
Je poursuis ces joyaux de vie
Je retourne aux joies de l'océan
Las-bas vers la colonie de Sternes
Compagnes d’un mirage silencieux
Venues de la terre africaine
Côtoyer ma route éclairer mes fuites
Elles remontent le vent puissant
Et les rais d'un soleil d’hiver
Sous un ciel généreux de parélhies
L’horizon hale le Ponant
Hèle le grand large
Retient les hordes de nuages bas
Indicibles et joyeuses apparitions
Que toutes ces âmes délicates et unies
Qui tiennent le même bord
Inattendues improbables
Suivant la route et la destinée sauvages
La longue houle est au hasard
Voilà l'essaim qui éclot
La rose blanche multiple
Comme une fleur aux pétales ailés
Elles vont corolles délivrées
Lumineuses et soyeuses
Et m'emmènent aux quatre vents
Le trouble est un abîme
Aux puits du vertige je m'abreuve
Et cueille la contemplation la beauté
Je tangue entre joies et tristesses
Je suis l'émoi fébrile
Parmi les hirondelles de mer
Élégantes demoiselles migrantes
Virevoltant au ras des flots
Papillonnant jusqu’à l’allégresse hauturière
Mon cœur s’emballe
Bat à l’unisson d’une surprise
D'ailes maquillées tatouées
Délicates précises tissées de mystères
Jouant avec les bourrasques
Nous allons avec le vent d’Ouest
Apprivoiser la crête et la risée
Vivre le flot jusqu'à l 'ivresse
Et cet instant dévoile l'éternité
Je ne les reverrai plus
Passagers du vent d'une saison
Les ayant aimées pour toujours
Dans l'azur de nos ébats
L’immensité de tous nos manques
Les délire du désir
Dans la rafale et la confusion
Je les ai trouvées si belles
Pures comme une neige de printemps
Tombée juste avant avril
Douces comme un sourire
Un voile impérissable
Livrée de la blancheur immaculée des vagues
Je remonte jusqu’au couchant
Avec ces petits êtres dociles
Je sens qu’elles ne sont pas farouches
L’oiseau de tête est fidèle au trajet
Nous rassure il connaît le vol
Si près de mon âme en ces lieux fragiles
J’espère être de leur voyage
Au-dessus de la vie étoiles qui dansent
Dans le grand ballet de la mer
Notre séparation est un adieu
Un vide sur la vaste mer
Lacérée des cicatrices
De la repentance rebelle
De la détresse et des peines
De toutes les fractures du monde
2 ème Ecriture le 7.03.2012
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