AU LARGE ...
L’appel du large est irrésistible
Fou d’embruns de vent et de mers
Le large m’attire et me fascine
C’est là que je m’élance
Si haut avide d’espaces
De vertiges bleutés
Au-dessus des montagnes
Au-delà du Levant
Voyages au bout du temps
La solitude est mouvement
Abyssale exaltante
Peuplée de chutes et d’ascensions
Au large je partage intimement
Les colères tempétueuses de l’océan
Je comprends ses messages au fil déchiré
Des longues traînées d’écume
Et je vois toute la détresse de la mer
Que déverse chaque vague
De la mer virginale
En de longues plaintes lustrales
J’ai habité un instant une éternité
Le chant de la conque de cristal
Écumeuse étourdissante
Au visage barré comme un seul horizon
Tant de fois je m’y suis délié
Dans l’orbitale emprise feutrée des flots
Uni à chaque goutte de l’existence
Au bord de la mort
Si loin de la vie
En elle profondément lové
Dépossédé des ailes de la passion
Libre en toute la mer déchaînée
Dans l’immensité des dunes d’eau salée
Face à l'indicible esseulement
Aux confins de ces voiles blanches de pureté
Je me suis halé confiant
Sous le vent quérir ma destinée
Echappé une fois des griffes d'un démon
Ceint de rochers ocres et tourmentés
La longue houle et la mer du coup de temps
Me soulèvent maintenant me désorientent fulgurantes
Et je sens monter en moi
A l'unisson de l’antre marin
Le sanglot de l’humanité
Le cri de la mémoire engloutie
Déchirée aux portes des pouvoirs
A la face des rivages
De la terre et de l’homme bafoués
Dieu le déferlement que fait un être qu'on assassine
L’esprit et la pensée vont
Noyés sur l’autel de l’indifférence
De l’intolérance
Les silences froids convenus
Des États mâtures
Ont vaincu le temps et la nature au pas cadencé
De terribles forfaitures
Ils ont détruit l’hymne à la vie
Rejeté si loin de la mer matricielle
Toutes les vérités originelles
De l’enfance des mondes perdue
D’un jour d’un âge
D'une saison natale
Aux constellations
Des hasards immémorés
2 ème Ecriture le 6.03.2012