LA MER, PENSEES...
« La mer est un voyage dans lequel je me reconnais souvent. Elle m'a rendu autre, je lui dois tout... Je ne sais si je suis marin, mais j'appartiens profondément à ce monde. C'est ma famille"
VOYAGE SANS ESCALE
Gérard Janichon
" La mer est un espace de rigueur et de liberté "
Victor Hugo
" Matelots ! Matelots ! vous déploierez les voiles ;
Vous voguerez joyeux parfois, moins souvent ;
Et vous regarderez aux heures des étoiles
La rive l'écueil ou le port selon le coup de vent. "
Victor Hugo
" L'eau que tu bois
A connu la mer ".
Eugène Guillevic, Extraits Du Domaine
" Unie à l'océan, la goutte d'eau demeure ".
Proverbe Indien
J'aime la mer pour tout ce que l'on peut y trouver, cette universalité exaltée mais tout autant révoltée, changeante, au cœur immense et prodigue. Tant de fois je me suis élancé dans la tempête enivré d'embruns, naviguant à grande vitesse dans la nuit bleue des flots et le jour étoilé ... Et la mer m'a donné ses étendues de vagues pers à respirer, à humer. J'ai caresser l'étoffe des cieux sur fonds de symphonies cristallines !
Je ne vois en elle que générosité, voyage, respect des mondes différents qu'elle sépare et unit en son aura planétaire. Nul ne la prend ni ne la conquiert, on s'y aventure, elle nous tolère, parfois il nous semble être aimé d'elle, accompagné d'une vie foisonnante ; le marin connait alors la consécration des éléments, il leur appartient au fil de l'eau et des heures innombrables passées à partager le silence du grand large, à converser avec l'immensurable...
Le temps solitaire est un gage de fidélité qu'elle reconnait au navigateur en lui offrant vastité et liberté à des fins d'amour, de sérénité. Ne s'est-il pas laissé apprivoiser !
On dit que la mer prend l'homme, qu'elle ramène toujours tout aux rivages, les intrépides qui s'y risquent, les marins aux labeurs happés par une lame plus hautes que toutes les autres ; hélas, elle n'est pas toujours au firmament du monde sensible, d'un monde de commisération, de la lyre des poètes, de ces mirages choyés baignés de candeur, d'illusions et de plaisirs.
Elle se montre parfois cruelle, dure, implacable, touchant sans discernement l'homme dans la nécessité et l'ivresse passionnelle, son innocence et ses faiblesses ! destinées ou ordre des choses réelles qui prêtent à réfléchir, à raisonner, à choisir ou à assumer aussi un quotidien sans autre issues que le flot, le sel, les gelures et l'angoisse des grandes marées pour une bouchée de pain.
Alors, au bout de ces bords effrénés tirés entre deux Îles, cernés de large et " d'égo ", si près des Côtes, j'entrevois souvent la mer aux portes du hasard, jouant de trop près avec la chance. Elle se dévoile alors à la conscience, à l'esprit aventureux comme la foi qui gagne le pèlerin, un retour insatiable aux sources. Puisse notre amour, cette indicible attirance, nous préserver de ses colères, de ses distances et nous conduire vers les rêves qu'elle berce avec le flot, qu'elle emporte avec le jusant au pays des coquillages...
Qu'elle soit du large, solitaire et austère où rieuse et étoilée, à une encablure des côtes, à quelques brassées du rivage, à quelques mois de la vie, la mer n'a pas d'âge, sa force réside en cela, elle est le berceau de l'éternité, l'enfance et la fin de l'humanité, l'inépuisable et la suprême matrice...On a tendance à l'oublier et pourtant !
Jules Renard ne disait-il pas :
" La mer, c'est l'abîme plein jusqu'au bord..." ( Extraits de son Journal, 1893-1898 ).
" Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. "
Aristote
2ème Ecriture le 04.04.2012
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