L' ABANDON...
"Toute vérité franchit
trois étapes...
D'abord elle est ridiculisée.
Ensuite elle subit une forte opposition.
Puis elle est considérée comme ayant toujours été une
évidence."
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(Schopenhauer)
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CGC
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J’ose quelques mots en attendant la mer La scène et ce théâtre
suffiraient pourtant à s'abstenir de toutes dérives sémantiques!
Une lame le coup de vent et la lumière pour acteurs sur fonds d'Île assassinée Et cette énergie suave
silencieuse colorée presque sapide à l’éclosion translucide des vagues qui m'élancent vers
les étoiles de terre A travers le voile écumeux éblouissant d'une rencontre l'horizon perle c'est l'aura ouatée de la vague J'oublie le poids inerte d'un corps que je traîne déraciné arraché aux routines au cœur des habitudes pour tournoyer très haut avec l'embrun Du ciel je regarde le monde autrement Loin de soi on côtoie mieux les dangers la
souffrance la bêtise souvent qui le blesse et le balafre!
Instant feutré parmi tant d'autres qui m'épargnent loin de nos habitats paisibles du
cocon à l'occidental de la monotonie accablante et meurtrière de la raison bloquée
Ce tour d'horizon dans l'espace peut être violent certains diraient encombré d'inutile brutal si d'aventure il ne pesait toute
une vie de pensées de méditations en mer
D'autres affirmeront artifices ou cabrioles d'enfants gâtés certes! Des mots des mots...
Laissez-moi je retourne aux actes engagés aux rêves et aux folies qui fleurissent de temps en temps l'existence rebelle innombrables et beaux!
Je m'abandonne au ciel La mer et le vent me confient cette ellipse autour de
l’univers
Elle m’enchaîne à la nuque bouclée des vagues j'aime leur étreinte promise Je reviens toujours du passé malgré moi…
Je risque souvent le devenir je vis d'incertitudes et en dessiner joyeusement les contours me ravit!
Aurais-je le droit à la chute à l’erreur à l’accroc?
Non! Le
scénario l'interdit ces fractures ces ruptures n’existent pas ici et
deviendraient inharmonieuses anachroniques ou alors je ne serais plus qu'un intrus !
Les mots s’achèvent butent futiles et maladroits trop partisans quand se dérobent à nos
pieds déterminés lourds et gauches le centre de gravité et ses logiques Ou alors ils jurent travestis ingrats leurs forfaits derrière le masque glacé de l'abondance facile le prisme aisé du regard l'aura multipliée des mensonges
Mais maintenant seule importe l'intention Cette fraction de seconde furtive
où le doute et la certitude se heurtent comme deux éclats de conscience de vérité dans les
yeux de la mer au cœur de l'immédiat
Deux éclats de silex frottés au commencement du monde Comme s'attirent une vague et un homme pour
engendrer le feux de la vie ou l’obscurité silencieuse oublieuse et féerique de la
petite mort
Du ciel voûté aux profondeurs arquées de la mer je vais dans le dénuement total
dessiner un songe de vol libre en battant des ailes blanches de la passion
Le ciel et la mer sont généreux spumescents Je les embrasse une pensée leur suffit quand
ils éploient compatissants le vivant et ses désirs L’ultime renaissance multiple sourit aux points
cardinaux féconds de l’âme ainsi qu'à tous les éléments réunis.
Je suis de l’étonnement majestueux des créatures insoumises La mer exulte
les vents se déchaînent les bleus ont virés de bord Les vagues se dressent immenses et
lumineuses caverneuses et sans mythe devant moi dans mon sillage soudaines
L’oiseau domine le Marlin bleu l’Espadon voilier le Dauphin sont de la
partition ils croisent au large fiers et nobles rehaussent la mer l'unissent inlassablement au firmament
Ils disent en silence aux termes exaltés de leurs acrobaties les splendeurs de l'océan unitif riant à l’étrave à l’aileron Le
jeu et la transe azurines nous sourient nous lient Avec eux je quitte
le vaisseau d'un corps dissout délié des flots Je partage les ressources indicibles de l'existence Je les confie un
moment à l’oubli à l'envol aux creux aux vides bleuâtres de la mort et je perce la nuit obscure de tous
les mots surfaits prompts à grever l’instant des contingences étrangères à pourrir l’esprit éthéré de l’eau et du vent
Je voudrais allier pour l’éternité le flot et la bourrasque la course de la vague au nuage être le trait
d’union une trace dans le ciel à la recherche d’un fragment d’existence
dépouillé le danseur qui marque le tempo des éléments tout près du chaman
universel Il vient de m'accorder un sursis Il ne saurait devenir la victime des assauts meurtriers des hommes de leurs maux de leurs blessures de ces agressions qui me font mal aux mondes déchus...
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