PENSEES D'AUTOMNES
Les nuages s'amoncelaient aux cieux. Je leur confiais mes vœux les plus profonds, quelques rimes vagabondes au-delà de l'instant et du désir de la nuit.
Et le vent caressait les dunes ocres et ouatées du ciel ; nous les coiffions délicatement esquissant avec le soleil une étreinte invisible, quelques sourires chatoyants, osant toutes les fantaisies de l'imagination.
Ces dunes qui comblaient l'azur tandis que le plain chant sidéral du désert et de la mer fabulait vers le Sud tous les lointains, reflétait en silence tant d' horizons.
Louons encore une fois, ensemble et au petit jour fruité, dans le balancement de la voûte céleste, les songes et l'ivresse d'une révolution hasardeuse. Modelons à l'infini toutes les pensées d'une histoire d'amour, du retour à la vie !
Là-bas, la vérité, cette créance que j'aurais une fois et à toujours honorée !
" Gracias a la vida "
3ème Écriture le 27.09.2010
Ce jour-là, je me levai très tôt. Pendant la nuit, les rafales de vent avaient violemment secoué les arbres et nous ne pûmes dormir, maintenus en alerte tant la maison tremblait. C'était un vent chaud, humide, qui emplissait et fouillait l'obscurité, comme s'il eût voulu définitivement se libérer des touffeurs de l'été que la terre avait emmagasinées pendant de très longues semaines.
A l'aube, le vent aussitôt se calma et l'air fraîchit, lourdement, plus sec, plus vif. Le silence se fit tout autant assourdissant que la nuit avait été bruyante, un silence ponctué de temps à autre d'un souffle léger et froid. Il s'emparait de notre chambre, agitait docilement le faîte feuillu de la chênaie et de l'antique oliveraie, caressant les jalousies des vieilles fenêtres entrouvertes. Les tendres ramures se balançaient, entre elles les passereaux voletaient dans un bruissement d'ailes et de feuilles et jouaient à se cacher aux premières lueurs du soleil, imitant le bonheur du jour.
L'horizon, impatient et embrasé, avant que le soleil ne fût levé, diffusait dans l'azur une divine lumière, teintait et coloriait sur le ciel des voiles de popeline évanescentes et diaphanes. Il me semblait que la nature renaissait au vent, reconnaissait ce qu'elle attendait fébrilement depuis si longtemps ; tout me parlait, je me hâtais, heureux, enfant insouciant d'un jour, happé par l'aube des magiciens.
Je me vêtis chaudement, pressentant aux nuances pourpres et rosées de l'azur, aux teintes orangées du ciel, des nuages inhabituels louant la fin de l'été, annonçant un vent automnal violent ; je revoyais déjà le visage depuis longtemps fermé, j'associais la scène aux tourments de nos solitudes et de nos silences passés ...
En effet, sous le vent des massifs montagneux et dans le bleu auroral persistant, au - dessus des sommets, une splendide sculpture lenticulaire aux strates empilées et conquérantes s'élevait, gagnait l'infiniment grand de la voûte céleste. Je contemplais avec la dernière étoile du matin, la lune prête à se coucher et à se lever de l'autre côté du monde un signe du ciel. En ce jour unique les astres révélaient l'immensité du ciel et tous les mystères de la vie. Chaque seconde de ce spectacle, fuyant comme les années, vrai et si beau, libérait en moi quelques soupçons de certitude, une énergie magnifique, l'énergie d'une vague et noble pensée !
Le vent exhalait les senteurs des sapins, parfums de la mer proche tandis que vers l'orient se détachaient quelques fragments ouatés, les vagabondages d'un Mistral lointain, sûrement très fort.
Ce jour-là, le vent du Nord nous combla des bleuités fluides de la mer et du ciel, et les nuages, comme des fruits mûrs et dorés, tombaient sur les plaines blondes garnies d'éteule et de moutons blancs, contaient déjà les quatre saisons languissantes
2 ème Ecriture le 12.04.2012