LE PALANQUIN DES FLOTS
Ce ne sont plus les larmes de l’hiver
L’espace sidéral d'une absence
L’horizon que le mot transperce
Comme une vision ou la foudre
Mais bien le large l’azur et l’écho
Perpétuels La migration est sacrée
L’exil-sanctuaire une révélation
Affranchis de la foule des maux
Et qui vont solennels
A l'amble du silence
Souvenance des ciels empyrées
Féeries
Croisons à la rencontre de l’Unique
Un autre palanquin l’esquif infime
Où la candeur un instant s’abandonne
A l’Ondoiement apaisant des flots
Libère en l’esprit de matière
Ses myriades de vagues Pensées
Les sons sibyllins et translucides
Ces rimes merveilleuses et azurées
Que Tu souhaitais enfanter sur terre
Et la thébaïde providentielle
En ce chœur d’ailes et d’étoiles
Parvint à décliner les versants
Lumineux du destin Le regard
Transfiguré du souffle et de la vie
L’arc-en-ciel un croissant de lune
La croix du Sud ou la Grande Ourse
Orion Cassiopée et le firmament
Entre l’arche et ses lointains
Brésillent les rives de éternité
Sans étrave ni cap ce labyrinthe
Lui révèle les divines arcanes d’un âge
Où seul l’envol fait le printemps
Le Verbe comme la transhumance
Aux fruits des saisons devinent
Languissamment l’orbe des astres
S'en revient de l'espace immémorial
Louer sur la plus haute branche
De l’arbre à pain la semence de Sophia
Ce n’étaient plus les hommes
Ni leurs étreintes d’or et d’argent
Qui me portaient à bout de bras
M’allégeant béat et condescendant
Dans la concorde haineuse et magistrale
De la soumission et du besoin
Ô mon pauvre palanquin d’Amour
Mais bien l’immensité des vagues
Et des nuages croisant vers Toi
Qui firent de notre vaisseau ailé
L’envers de tous leurs mythes
Appendus dans la caverne
Aux reflets sordides de l’inachevé
Emporte-moi encore longtemps
Au-delà du tumulte blessant des pierres
De l'engeance anguleuse et saillante
Qui tranche le rêve des Enfants
Et brise tous les liens de cabanes
Ô mon petit Palanquin des flots
Que d'innombrables mains ceignent
Merveilleux voilier sur l'océan d'un seul Nom
Guide-moi encore Carressons ensemble
Cette Vague donnons-nous une fois
A l'apothéose d'un baiser
En Toi éternellement recommencée
§
Enigme / 1 ère Ecriture le 1.04.2011