LETTRE OUVERTE A MADAME LE MAIRE DE LA VILLE DE PARIS 2015 !...
Les Journées pour la Paix, hélas ! s'organisent toujours loin du siège des massacres, longtemps après !... Mais pourquoi donc pas Tel-Aviv Plage à Paris, en Juillet-Août 2014, lors de l'opération " Bordure Protectrice " ?
Faut-il attendre que les morts, les blessés se comptent par milliers parmi enfants et civils pour oeuvrer vers la Paix ?
Est-il plus important de dorer le blason de deux villes dites progressistes un an après une tragique tuerie, au nom de la Culture, tout en prenant le recul nécessaire et en interdisant les réactions pro-palestiniennes mobilisées à chaud afin que cessent les massacres de " Bordure Protectrice " ?
Voilà le Constat, la Vérité, les Faits, l'Enlisement et le Marasme dans lesquels plongent les pourfendeurs de la Paix plus enclins à conforter les tenants d'un pouvoir tentaculaire, portés par les atouts d'une représentation aisée et dès lors opportuniste et sciemment menée, largement confortée.
Réagissons sur les mobiles qui trament la pérennité de ce conflit. Dénonçons les principes bafoués, les valeurs et les droits respectifs niés, les résolutions internationales adéquates qui concourent à la Paix sans brandir systématiquement les torts entre les assaillants. Ne systématisons pas l'échec du Dialogue et de la Négociation.
Il y a assez de place pour que les deux Peuples et Communautés vivent en Paix sur la Terre Promise, aux portes de Jerusalem ! Ce Haut-Lieu de l'Histoire Sainte devrait, au-delà de tout clivage, tracer la Voie, montrer l'Exemple, initier autant de concessions que de garanties mutuelles entre les protagonistes et non les belligérants de toujours.
Enfin, Paris, Tel-Aviv plage, initiative heureuse pour les uns, effroyables rappels pour les autres ! Ainsi en décide le rapport de force ! Manifestation saluée, courageuse dit-on outre Méditerranée... Il ne saurait en être autrement ; mais rien de ces initiatives ne pourraient un seul instant changer la mise et la donne dans cette région. Le contexte aggravé aujourd'hui, une situation plus qu'explosive, au seuil du drame Daech, retranchent les interlocuteurs derrière un manteau de fumets repoussant de toute parts les initiatives consensuelles.
Madame la " Ministre de la Ville " de PARIS 2015, Madame le Maire de Paris
!...
Vous abriterez bientôt le vaste concert des Nations en lutte pour faire valoir
les droits du Climat sur notre Terre en danger et menacée ! Voilà de nobles desseins.
Aujourd'hui, au coeur des longues vacances qui précipitent la moitié du monde vers l'azur,
vous innovez, pour de justes causes, à n'en point douter ...
Il y eut par les années passées ces excellentes initiatives d'un Paris - Plage
accordant sûrement aux citadins et aux touristes de la ville de Paris
de merveilleux moments de détente et de convivialité ; ainsi va le progrès
lorsque les précautions sont prises avec tout l'éclairage qu'il se doit,
surtout en ces périodes répétées de canicule et de rudesses dites climatiques.
Mais ce qui m'amène à prendre la plume, en témoignant par la présente
de l'héritage de l'institution de la République et du français que je vous signifie,
se situe à un autre niveau, côtoie je l'espère d'autres sphères, dont la féminité et la sensibilité
qui vous caractérisent sauront avant tout et à n'en point faillir vous interpeller.
Nous vous accorderons dans le fond et la forme cette volonté et ce souci
d'oeuvrer pour la paix, la justice, la loi, la Culture aussi, ces vertus auxquelles
nous sommes toutes et tous si attachées.
L'initiative d'un Paris - Plage, nous le confirmons, en soi, est excellente ;
le projet riche à souhait peut revêtir autant de formes
et de thèmes que l'imagination féconde doublée du coeur l'autorise ;
les moyens venant après, surtout pour une Ville prestigieuse comme Paris,
ô Paris-Bastille, des Droits de l'Homme et du Citoyen... Paris libéré, ouvert sur le monde et le Droit, l'égalité, la liberté, la fraternité
!
Avant de continuer plus avant le propos et la Lettre Ouverte
que je vous adresse depuis les retranchements d'une âme meurtrie,
je tiens à vous confier mon sentiment, d'une part, mais davantage
quelles auraient été mes prérogatives si d'aventure
j'avais été en charge des affaires et du devenir de la Ville de Paris,
du moins sur le sujet de l'animation, de Paris-Plage,
de Paris affranchi de toute contraintes et pressions,
d'où qu'elles fussent ou émanent aujourd'hui, et plus que jamais !
Un audit, me semble-t-il aurait été le bienvenu ou du moins suggéré...
L'an dernier, Paris pavoisait ! les plages parisiennes des bords de la Seine
plaidaient pour la postérité recouvrée d'une " Belle époque " ,
des Beaux Quartiers dont Louis Aragon se ravit à nous dépeindre les facéties et les charmes !
Sans doute manquait-il un Maupassant qui en eût circonscrit tous les atours,
accotés aux bouquinistes des quais, vers " Quai des Brumes " ou les terrasses de Charonne !
Mais vous le savez très bien, pendant ces moments de sérénité et de découverte,
sous les yeux médusés et outragés de la paix endeuillée, à quelques milliers de kilomètres
de distance, un ghetto, une bande de territoire sur-peuplée s'effondrait sous les bombes
à fragmentation des F16, F18 et des obus largement fournis par l'Amérique de B. OBAMA,
du Congrès, plus exactement ...
Nous n'étions plus sur les bords d'un fleuve prestigieux et tranquille dont Guillaume Apollinaire
aura tant loué les fards et la magie, la nonchalence des jours heureux !
" Bordure Protectrice ", après " Plomb durci " signait un troisième forfait
à l'envergure et aux ramifications multinationales, outrait les chefs
de la représentation diplomatique extra-gouvernementale
quand sous nos yeux Sept Cents Enfants et Mille Huit Cents Civils auront été passés
par les armes de destructions massives, déchiquetés, assassinés
sur le parvis et l'autel des diplomaties incompétentes,
voire intransigeantes par leur silence signifié dans le concert des Républiques modernes, à mettre un terme à cette barbarie.
Il ne s'agit pas ici de faire l'amalgame entre les politiques de la ville et les gouvernements !
Sans doute agissez-vous, Madame la Ministre de la Ville de Paris, Maire des Paris unifiés,
en marge des Décideurs ; nous vous le souhaitons !
Mais poursuivons, si vous le voulez bien,
voyons comment en période estivale, une mégalopole, une technopole, une Cité prestigieuse
comme Tel-Aviv se commue en véritable et somptueux théâtre, en
une arène tournée vers l'avenir de Palestine, l'essor du voisin, le prochain
sur la Terre dite Promise et des Commandements où naquit l'amour transcendental et Judéo-Chrétien par lequel nous jurons toutes et tous, au-delà du laïquement correct
!
En effet, c'est sur les terrasses et les loggias des building cossus de la deuxième ville
d'Israël, Tel-Aviv, que le peuple Israëlien regardait, le soir venu, la Bande de Gaza
s'embraser, en feu, dévorée par les flammes ... On y eût pu ouïr les cris de la détresse
et de la souffrance qu'il en aurait été de même du spectacle odieux. De loin, la panique, le mal et le chagrin
revêtent d'autres sons et l'écho de l'enfant qui crie et se débat ne s'en retourne-t-il pas aseptisé, déshumanisé,
inanimés comme les logiques des systèmes qui me semble-t-il asservissent
et commandent hélas les humanistes que l'on prétend être ou devenir lorsqu'on est juché en haut de l'affiche
!
Ce terrible conflit, ces représailles ineptes et barbares, ce rapport de force
porté à l'acmé de la barbarie et de la cruauté témoignent à jamais
de l'échec d'une pseudo démocratie moderne, d'une large frange d'un peuple
qui à l'envi s'enorgueillit d'avoir à notre encontre des décennies d'avance
et une supériorité avérée. Je cite les propos d'un jeune Israélien vivant à Paris !
Ne brandissez surtout pas le trop aisé argument de l'antisémitisme,
ce rempart et cette diversion dont usent toutes celles et ceux à court
d'argumentaire souhaitant éviter le fond d'un problème majeur :
la Colonisation et la soumission systématique du Peuple Palestinien
qui aurait droit de vie et de prospérité dans un état et sur des territoires
reconnus comme tels par les institutions internationales statuant sur le sujet.
Alors, un peu plus près d'une affligeante réalité, aux côtés de centaines
et de milliers de familles qui souffrent l'après-guerre que nos parents
auront connu, dans ces villes ravagées qu'aucun mur ne protège plus,
entre ces fratries décimées et tellement indigentes, dans le besoin, souffrant
toujours mille blessures de coeur et de chair, alors que le sang coule
encore lors d'exactions perpétrées par les extrémismes, les radicaux,
tandis que maintes Organisations non Gouvernementales et Humanitaires
oeuvrent quasiment en silence dans les coulisses et les funestes
arcanes de la guerre dite propre et " ciblée " , Madame la Ministre,
je me rends et je compatis ; il ne me reste que l'écriture
non pour exacerber et nourrir la polémique déplacée en pareilles circonstances
mais tout simplement, humblement, uniment, je viens vous confier
les raisons de mes pensers affectés, profondément émus et troublés !
A votre place, entouré d'une équipe solidaire, à l'attention de la Paix,
de la Justice, au nom d'un Choeur que la raison et le Coeur
mêleraient de façon plus heureuse, ce n'est pas
Tel-Aviv Plage à Paris que j'aurais organisé mais bien Gaza Plage
ou Beït-Hanoun Plage ! Et loin de servir l'agrément, le plaisir
et l'insouciance en priorité je me serais évertué à convier
toutes les bonnes oeuvres, sous la forme de stands abrités de parasols,
tournés et orientés vers la réhabilitation de ces lieux de vies
là-bas brisés, laissés dans la désolation, sous les pluies diluviennes
et les neiges de l'hiver. J'aurais eu ainsi le sentiment non de réparer
une injustice, de m'élever contre la puissance déséquilibrée
d'un implacable système et ses logiques de guerre mais la conviction
désormais d'agir en ami, oeuvrant bien davantage en faveur
d'une vraie paix recouvrée et durable pour en avoir assaini les fondements
!
Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on ne récidive pas à l'envi pareil conflit
meurtrier quand c'est Paris, la France qui s'honorent à porter
une assistance, une aide à Gaza par le biais de ces Organisations non Gouvernementales ou Associatives. On ne contre pas aisément une initiative vouée à redonner espoir
à tout un peuple qui n'en peut plus de la guerre, une communauté
engagée au-delà de tout pour solliciter son droit à l'autodermination
non sur des territoires résolument et farouchement occupés
mais sur des terres légitimes et anciennement travaillées par ceux-là - mêmes
que l'on déciment systématiquement, pour quelques fantasques politiques de la persécution.
C'est bien à ce titre et pour ces faire-valoir puissants que Paris,
en mon nom, se serait démarqué de toute résolution de guerre
de cette ampleur et d'un tel acharnement disproportionné et létal.
Vous initiez Tel-Aviv Plage à Paris, un an après, jour pour jour,
alors que la guerre ravageait Gaza, tuait Gaza, endeuillait Gaza
sous les yeux fasciné d'Isarël à Tel-Aviv. Vous prétendez vous démarquer
de l'Etat qui perpétrait sans aucun état d'âme ces forfaits ; un Etat dont la politique guerrière se déshonnorait
comme l'aurait fait les SS lorsqu'ils punissaient tout un village
pour l'acte d'un seul " terroriste ", d'un Résistant
qui luttait pour la Liberté, cette Liberté qui aujourd'hui qui est la nôtre
!
Curieux revers de l'histoire que vous relevez alors ici, Madame !
Mais à Gaza, il ne s'agissait pas de combattants, mais le plus souvent et quasiment toujours de Civils harcelés,
reclus, précipités là où ils ne pouvaient se rendre pour échapper
au déluge, pour seulement tenter de survivre sous les décombres, dans le sang !
Demain, vos parasols resplendiront, fabuleront les bords de mer
de Tel-Aviv, de la Grande Bleue, de Marée Nostrum maculée d'îlots
de sang et de migrants disparus pourrissant dans les ténèbres de l'indifférence.
Voyez-vous, je ressens comme une honte, un malaise, un mal_être ;
sans doute est-ce parce qu'il ne m'est pas donné ni offert l'occasion d'agir
et de choisir la voie du coeur que l'on ne monnaie pas.
Irrémédiablement et quelques soient les motifs et les motivations
qui vous habitent, je ne souhaiterais pas occuper dans ces circonstances
vos nobles et solennelles fonctions, en cette date anniversaire de la mort de GAZA !
Pauvre Martin, pauvre misère, au pays de Jean Valjean
! ...
Un écart à la réalité, à la conscience, au libre - arbitre, à la Fraternité
serait bien trop pénible à assumer, je n'y parviendrais pas
quand mon coeur me dicterait et ne laisserait plus,
non de me ramener à la raison mais, à la compassion, à la volonté d'agir
envers le déshérité et l'infortuné des temps modernes qui s'enténèbrent.
J'entends les cris de joie des enfants confondus, sur les bords de la Seine,
à Paris ; nous sommes en Août 2015 !... Il fait si beau et si chaud, les plages
sont bondées et le cours de l'eau clair, pur, dénué de toute ombreuse pensées...
Août 2014 est déjà loin, l'écho de la peine et de la plaie s'est abîmé par le cours amer de l'eau, passe les ponts de la Seine !
De ces horizons de sang où baigne l'enfance, des vaisseaux volants
au secours de la haine, je n'en retiens hélas que les funestes pourpres du Levant,
de l'Orient martyrisés, de cette Terre dont nombre de nos auteurs,
grands voyageurs, nomades et aventuriers auront rapporté et vanté
les charmeresses destinations, les peuples et les contrées si accueillantes
emplies d'un cosmopolitisme antan déjà si rassurant, presuqe prodigues.
Il est encore temps, Madame la Ministre de la Ville de Paris,
faites au moins un geste, agissez ! N'oubliez pas, laissez ou accordez
une petite place pour cette fois-ci non à l'opulence,
à la puissance, à l'influence mais à la pauvreté qui pour un temps
a frappé si durement les innocents de Palestine
aux tréfonds du plus vil des ghettos de notre Temps.
Imaginez un instant, sur les bords de la Seine,
autant de parasols et d'ateliers que de thèmes et de volontaires venant en aide
à tout un peuple sinistré par d'horribles semaines de guerre
!
La générosité aurait-elle des frontières, la compassion s'arrêterait-elle
aux portes de la pauvreté et du chaos ? Pensez-vous un instant apaiser
un contexte difficile et si précaire à la seule faveur du plus fort
des belligérants en lice ? Qui, dans sa scolarité ne garde-t-il pas
présent à l'esprit la double sanction que lui infligeait l'adulte,
lorsque deux acolytes rivaux en venaient aux mains ?...
C'est sur cette image de nos passés communs et respectifs
que je vous remercie d'avoir lu cette Lettre Ouverte en faveur d'une communauté
dans le besoin de confiance et de réconfort. Restons en marge,
loin de tout jugement de valeurs, d'appréciations circonstanciées ou orientées.
La paix ne peut être bâtie sur des fondations à ce point fragilisées et périlleuses.
N'ajoutons ni ne confortons le mâle dominant sur l'animal blessé...
Et si vous ne lisez pas ce texte qui me vient du fond de l'âme, de ce mal aux mondes que les puissants initient par trop souvent, alors, laissez-moi les larmes que recueillent Marillon et Pink Floyd, en faveur de mon ami, de mon frère, du petit enfant palestinien, de tous les innocents que vos folies emportent et défigurent sur fonds de plages aseptisées à outrance et incongrues
!
MILEMA_ARTE
POUR LA PAIX