DECROISSANCE OPTION ZERO
LE PRIX DE LA CROISSANCE
LES DANGERS DE LA COMPÉTITIVITÉ
LE PROFIT POUR LE PROFIT
LES EXCÈS DE LA PRODUCTIVITÉ
CONTEXTE
Course ou plutôt fuite en avant dans les arcanes dédaléennes d’un système auto-régulé, totalement asservi aux logiques et aux stratégies de politiques industrielles et financières. L’argent Roi, les richesses, le profit pour le profit seraient les seuls leitmotiv et finalités d’un vaste édifice industriel et économique, aux fondements financiers indétrônables et d'une grille de marchés boursiers dictatoriale implacable.
Une société uniformisée, hiérarchisée à outrance, génère non seulement tous les maux et faiblesses possibles et inévitables, incorrigibles le plus souvent ou laissés pour compte en pertes et profits, mais aussi des régulations excessives qui ne déboucheraient en définitive que sur une spirale incontrôlable et décadente à moyen terme et à tous les points de vues.
Les "victimes", les masses laborieuses, la population active en général et toutes les catégories socioprofessionnelles seront irrémédiablement et inégalement touchées.
C'est une organisation sociale et professionnelle qui est sur la sellette, en sursis communautaire et individuel, au bord de l'implosion structurelle.
Cette envolée unidirectionnelle vers toujours plus de croissance, dans un contexte d'obligation disproportionnée de résultats, sans aucune autre préoccupation que l’expression conquérante des pouvoirs qui la portent, masquée par un pseudo esprit de réformes sur fond de justice et de velléités d’ordre social jamais atteintes, ne correspond plus à la réalité ni au contexte global de nos modes de vie détériorés.
Le décalage se creuse donc entre les réponses intransigeantes des états soucieux de leurs équilibres financiers, monétaires et institutionnels - à l’échelon régional ou international - et les attentes légitimes des peuples aspirant aux aises et aux conforts d'une humanité fluant vers plus de connaissances, de besoins, d'attentes et d'initiatives.
Bien au contraire, cet empire, que les nations industrialisées et développées jalousent, convoitent et soutiennent inconsciemment, aveuglées par tous les faire-valoir et les modes de l’argent roi, les exigences d’un pouvoir d’achat revu à la baisse ou maintenu dans les fourchettes les plus basses. Les Gouvernements sur-taxent à tout va; sous de fallacieux prétextes, ils procèdent à des augmentations dispersées dans tous les secteurs des biens et des services. Cet option devient la seule et unique priorités des dirigeants, des managers et des technocrates.
Avec le grand patronat, ils ont parfaitement évalués tous les risques de dérapages, d’amplification et de complexification des réponses irrémissibles affectant les corps laborieux de la société et s’appliquent d’ores et déjà à leur en attribuer les coûts, les sacrifices à supporter, sous l'égide intransigeante des fausses réformes, des rattrapages, les revirements de stratégies, toutes les augmentations et charges qui pèseraient sur une vie active devenue démentielle, ingérable et surtout sources de désordres incalculables, humains et financiers.
LES DÉRIVES INÉVITABLES
En effet, et on le voit bien, sous le pseudo motif de la crise pérenne, récurrente, quasi immanente, incontournable, les systèmes en place affichent plus ou moins brutalement et avec une acuité, une soudaineté variables leur faiblesses, leurs limites. Dès lors, seuls importent non pas leur survie, leur redéploiement, ou d’autres choix régulés et plus humains, mais le rendement, leur optimisation quoiqu’il en coûte à la société. Aller toujours plus loin, s'obstiner, lutter, vaincre le mal par plus de mal et de mensonges, de leurres inacceptables, frappant une majorité ou l'opinion désinformée, désabusée ou abusée par des discours officiels ampoulés, glorificateurs, faussement louangeurs abdique et se plie.
Les mouvements sociaux n'ont plus de raison d'être, ils sont vaincus par avance, le dialogue social n'est qu'une vitrine qui redore le blason de la République!
Oui l'expression du pouvoir est suspecte, telle en est sa logique interne, obscure ! L'art du politique est justement d'en masquer, en eaux troubles, toutes les ficelles, les combines, les mauvais compromis en servant les seuls buts du capital, des profits.
CROISSANCE ET DÉMESURE
L'homme est à ce point floué, qu'il place dans la seule perspective du travail toutes les espérances et compensations de libertés, d'aisance, de viabilité de ses projets... Ce serait là une erreur, une insuffisance susceptible de nous entraîner vers une impasse finale et sans possibilité de retour, ni de lutte.
La Civilisation est une notion vaste qui recouvre avec un souci d'équilibre toutes les dominantes du genre humain pensées en terme d'évolution et de progrès, dans la dignité de l'espèce et du milieu, le respect de sa Diversité et de ses différences, dans un esprit de justice sociale. Elle ne saurait prospérer du seul fruit d'un travail démentiel, exclusif, et de ses valeurs disproportionnées, exclusives et totalitaires que l'argent et le profit font naître à tous les nivaux de l'organisation sociale. Comme le démontre H. Laborit dans l'article précédent, l'univers du Travail est indissociable de celui de la connaissance et par là même des espaces de liberté que s'octroie dans la société tous ses sujets-acteurs. On ne saurait être exclusivement acteurs dans le système en niant le sujet et un creusets d'initiatives sources de prospérités et d'apaisement, de repos, de récupérations indispensables
DES EXEMPLES
Observons, depuis le passage à l’Euro, les dérives inacceptables et la flambée des prix à la consommation, lorsque par Milliards d’Euro, l'État se gave d’une masse financière inégalée, effleurant à peine les réductions de TVA, augmentant toutes les taxes sur les produits et services de premières nécessités, réalisant des profits incalculables dont seule une tranche infime de la population active bénéficie des plus valus . Regardons de plus près les bénéfices colossaux des commerces de détails, des fournisseurs de sources d'énergies et des grands monopoles, des Unités de production délocalisées !
Éclairons de plus près les Budgets de certains Ministères et l'orientation prise par les Programmes politiques et leurs lois de Finances....
La réforme des retraites est également un exemple parfait. On laisse, pendant des décennies, malgré les alarmes des experts en prospectives, tout un système se dégrader, un secteur s’endetter et tomber dans les plus gros déficits, pour ensuite réformer en faisant payer injustement la masse salariale indifférenciée, bien avant les catégories socioprofessionnelles les plus aisées… Quel expert pouvait ignorer l'après " Baby-Boom ", les fluctuations démographiques et le déséquilibre attendus des Classes d'âge que l'on déplore aujourd'hui; tout cela était prévisible et à absorber en douceur!
Quant à la réforme des trente cinq heures, si il s’avère qu’elle a atteint ses limites, qu’elle n’est plus à l’ordre du jour, à l’origine de dépenses trop lourdes ou préjudiciables au secteur privé notamment, il faut alors en revoir l’application, les obstacles, les ajustements , la flexibilité, l‘application sectorielle ou à la demande. Justement et dans les circonstances que la réforme des retraites va impulser, il n’est pas interdit de penser que bien des aménagements sont encore possibles et souhaitables suivant les contextes, les tranches d’âges, les formations en alternances, les reconversions, etc …!
Mais face à cela, l'État reste aveugle et muet. Il préfère laisser pourrir une situation, frapper un grand coup et ponctionner ainsi le secteur actif dans son ensemble, sûr de l'effet recherché. En se sauvant d'une action curative d'ampleur sur le dos de la Nation, il se glorifie de ses résultats, persiste et signe vers d'autres actions d'envergure, s'asseyant confortablement aux commandes pour 2012, claironnant tous azimuts une compétence aux bord de l'impudence... La Nation, comme une Esclave, fait les frais d'un système drastique, esclavagiste, quasi féodal et de ces erreurs à très haut niveau de prospective; elle assume et paie, résignée, rabrouée, méprisée bien souvent.
Elle portera aux pouvoirs le conducteur d'une "Motrice" folle, lancée à toute allure vers le déclin inévitable et les désordres sociaux, conjoncturels! Elle n'utilise plus les sources d'énergie qui conviennent
Sa logique, toute son attention et ses démarches conduisent - guidés d’abord par des principes, des postulats de nature idéologique - à servir des objectifs et une politique capitaliste à outrance, un projet de société dont les seules valeurs sont d’ordre quantitatif et aussi communautaire à l'échelle des Régions, des Unions, des interférences de politiques industrielles. La masse, le peuple, les "basses couches" de la société sont là pour faire tourner une machine infernale dirigée par de nouveaux robots déshumanisés et froids.
Dans quelles perspectives ? A quelles fins ?
On peut aisément concevoir, entrevoir les fondements de cette évolution où les rétroactions du système ne sont assumées et portées que par la population active, tous les corps de la société mus par la sauvegarde consciente ou inconsciente des rouages en place.
Mais ce qui bien plus grave est qu’aux même causes on applique les même effets, ces compensations, ces corrections aux frais des contribuables et des travailleurs…
Les Lois du marché ont un Prix, il faut l'assumer dans un combat à mort pour qu'il subsiste!
On ne reconnaît aucune erreur; les logiques plantent, c'est le citoyen qui paie et la machine à sous que l'on préserve. Le " nerf de la guerre ", peut - être mais jusqu'à quel prix, à quelle hauteur, quels patience et retenues consentir sachant qu'ils vont aller en s'accroissant, en se multipliant et en se diversifiant, affectant toujours plus de secteurs de la vie quotidienne.
Prenons le cas de ces trente cinq heures qui vont vite rattraper le train des 39 / 42 Heures, pour briguer le régime à grande vitesse des 48 Heures Hebdomadaire, le tout sur fonds et perspectives des quarante deux ans de cotisations et de vie active, avec une réduction drastique des temps libres et de la période dite de la retraite ( 67 Ans, bientôt 70 sans décote, 67 avec décotes !
Considérons que ce nouvel ordre social et culturel engendre de nouvelles et inattendues rétroactions négatives - Arrêts de travail, maladies, usures professionnelles, accidents etc … - qu’il entraine avec encore plus d’ampleur des dépenses de santé incontournable et massives, que le contexte de crise devienne chronique, alors c’est toute la nation qui retombera au point mort, assurant l’effort national de redressement, en vain et contre toute garantie morale et humaine, pour servir et valoir ce que le profit, la compétitivité, la croissance et les systèmes imposent, pour servir et valoir ce que de droit imprescriptibles!!!
L’humain, l’existence, la vie, la connaissance, la culture ne sont plus des données à négocier, à préserver, à optimiser. Aux côtés des marchés colossaux qui se jouent entre les grandes puissances, ils ne pèsent plus rien; ce sont des caprices d'enfants gâtés tout juste capable d'occuper des loisirs condamnés à court terme.
Chair à canons d’une guerre sans merci, la masse produit, génère les richesses, bâtit les empires de la grande finance, participe et rejoint de gré ou de force, plus ou moins éclairée les mêmes valeurs bourgeoises de la propriété et des profits, emmenée dans un univers de servitudes et d’asservissement spécifiques à tous les systèmes modernes d’acquisition de biens et de services.
QUESTION DE CHOIX
C'est un pari sur l'avenir, la régulation des flux, le paysage socio-économique qui se joue et se dessine à travers toutes ces mesures et ces choix!
L’éducation fait déjà les frais de ces priorités cyniques et inacceptables. Il s’agit là encore de satisfaire les logiques et les financiers d’un ordre économique national, mondial directif, lorsque des quantités colossales d’argent circulent d’un pays à l’autre, reversées selon les pressions électorales du moment… Sous le prétexte d'un déficit chronique des finances publiques, on ampute les moyens dévolus à l'Éducation d'une Nation, on gèle les budgets de recherche, on " privatise " bientôt les universités; On en redistribue peut-être les priorités, les besoins, les crédits aux seules fins escomptées de leur future productivité de masse, traduite en profits mercantiles et en valeurs boursières.
De l'école aux universités, en passant par toutes les voies professionnelles, le système tend, comme en Chine, en Corée, vers un seul objectif, quel qu'en soit le prix humain :
Compétitivité et Croissance
Les aides internationales aux pays en voie de développement ont depuis longtemps servi bien des régimes et des campagnes présidentielles !!! C’est aussi une manne que les politiques usent, cachés derrière une immunité odieuse et révoltante. Et c’est le peuple, les contribuables qui paient et cautionnent en définitive les axes des politiques étrangères inadaptées, parfois exécrables ! Ce sont des milliards perdus, parce qu'inemployés ou mal desservis, cautionnant souvent des régimes politiques douteux voir oligarchiques.
Citoyens, Esclaves, sommes-nous vraiment assez éclairés pour exercer efficacement et sereinement un droit de vote, laisser ainsi conduire la destinée des Nations par les techniciens d'une Machine gigantesque qui les asservissent pour mieux nous commander et mieux l'alimenter ?
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Pour l'Insurrection des consciences, pour l'information et la connaissance
Charlot
Les temps modernes -
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