FESTIVAL PORTO LATINO 2012 _ 1ère PARTIE -

1 août 2012

FESTIVAL PORTO LATINO 2012 _ 1ère PARTIE -

Joan GARRIGA - Accordéon Diatonique et Chant -

LA TROBA KUNG-FU /

L'accordéon accompagnait le chant des cieux. Les vents de Ligurie et de Balagna le reconnaissaient en l'accueillant ; ils l' emportaient très loin. Nous les attendions comme l'écho aux reflets étincelant d'images, de mirages ... L'artiste et son écrin à musique tournaient, dansaient, ondulaient, jusqu'à ce que les mélodies eussent accompli harmonie et fusion. Comme des joyaux, l'instant s'envolait, se libérait de la foule, au-dessus du néant...

Ils serraient dans leurs bras une fidèle compagne : la Musique ! Et ils la caressaient de leurs doigts de magiciens...

Morceaux choisis _ Playlist _ " Cumbia infierno " et " Volant " ... Suggestions

Ou à Ecouter en Boucles, c'est encore mieux ! Vraiment très Porto Latino, cette Soirée !

La nuit d'avant, la veille, comme un jour égaré, un vent bouillant, suffocant s'était levé. Il balaya les côtes, de Balagna à Capicorsu... On ne put dormir tant il fit chaud, fébriles aussi que nous étions dans l'attente d'un évènement inhabituel ; et déjà se profilaient dans les touffeurs du Libecciu *, les brûlures du lointain Scaroccu * les notes et les accents perdus et menacés de la
diversité. Nous savions que les musiques iraient renaissant de l'oubli ; on dit maintenant à leur propos : Musiques métisses, " mestiza " ; on évoque plus communément les Musiques du Monde !... Une soirée musicale et culturelle mémorable allait s'offrir
aux Publics bigarrés de l'Île de Corse, comme tous les ans, lors du prestigieux Festival des Musiques du Monde, sur la Scène aujourd'hui
devenue incontournable du Porto Latino, à Saint - Florent ... Quatorzième Edition, et non des moindres, avec à l'affiche et en
première Journée décallée du Concert, deux Représentations que je qualifierais d'inoubliables, de grands Moments du
Festival, de Scène Culturelle et Artistique, de Tremplin aux multiples messages que portent ces Artistes talentueux de par les
Mondes, pour la Diversité, la Culture, la Civilisation, la Création avant tout. Les hauts remparts naturels et rougeoyants du Cap Corse, pareils à une Citadelle indétronable, répercutaient en défendant, encore une fois, le chant de toutes les minorités, un champ où le nombre ne compte plus mais où l'unique brille des mille feux croisés de l'amour échangé !

La Troba Kung-Fù et MANU CHAO en 2 ème Partie

* & ** Libecciu & Scaroccu : vents locaux, Insulaires balayant l'Île de Corse de Secteur SW à SE, chauds et humides ou très secs suivant les saisons

...

L'Ensemble TROBA KUNG-FU au Porto Latino 2012

Trobakungfu Cumbia Porto Latino 2012... by testarella /

CONSEILS

Vidéo HD - Laissez Charger ( 780 M0 ) et choisir la Qualité Image - Standard à HD 1080 p _ 760 p , cela le fait déjà bien et ne coupe pas ! Mettez un bon casque, c'est mieux pour le rendu des sons, en réglant le volume et l'équalizer. Utilsez la fonction nuit et grande image sur Dailymotion pour un meilleur show.

LE SITE DU GROUPE MUSICAL /

http://www.latrobakungfu.net

En première Partie : un groupe Catalan vraiment étonnant, plein de charmes et de talents, riche en sonorités, en authenticité, fidèle à l'esprit de créativité et d'évolution ; inattendu et tout aussi remarquable, cet Ensemble Fusion, dansant, nous délivre l'expression pimentée d'un Courant que l'on dénomme aussi Mestizo.
Créations et Compositions sont issues des Musiques Sans Frontières qui déclinent leurs influences multiples, Latino, orientales parfois mais qui restent également portées par le retour et les
rappels ancestraux des racines, le désir de l'évasion ; quant à l'expression - il faut aussi bien le dire - très typée a " Gitana ", caractéristiques que l'on perçoit très nettement lors des références incessantes au Compas Flamenco, aux Palmas, aux improvisations duelles tellement attachantes, elles donnent à ces témoignages toute la profondeur requise des scènes festives d'antan.

La Troba Kung-Fu et notamment Joan Garriga se produisent aussi avec le Groupe " Ojos de Brujo " ( Excellent ! ) Il vient également d'une formation plus ancienne : " Dusminguet "... Joan Garriga finira le Concert avec Manu Chao, enchaînant ainsi deux Shows en un, avec brio, un Accordéon magique tant il crée et compose à l'envi !

Entre Rumba Catalane, Cumbia, rythmes gypsis, tous les artistes chantent et jouent une Musique transcendante qui exhorte et invite aux voyages. On retrouve dans leur registre musical toutes les intonations de l'Ibérie, le timbre chaleureux de la Langue Catalane, du Pays Catalan, un fond de mélodies des Pays d'Amérique du Sud ( Mexique - Brésil ). Le Groupe Culturel ose, verse dans la Modernité tout en ne lâchant jamais prises avec sa Terre et sa Culture, et ses appétences à la fête et à la danse priment avant tout... Un maître-mot : Rencontres ! Une autre dimension du Duende, nouvelle peut-être, re-visitée !

L'ensemble se compose d'un Chanteur principal, Joan Garriga, accordéoniste virtuose et danseur ( Accordéon Diatonique ), d'un Bassiste ( Chant
+ Voix - Luis Arcos - d'une humeur merveilleuse ), d'un Guitariste et Chanteur ( Compas et Voix + Guitare Sèche - Muchacho - étonnant de dextérité et de Duende, sublime improvisateur), d'un Batteur ( Pep
Terricabras, souriant au possible et vivant la Musique pleinement - rythmes obligent ) et enfin d'un Technicien du Son & Dubs ( Toti Arimany ), pour les Lointains et les effets spéciaux ;

Des voix de femmes ( absentes ce jour ) rehaussent à n'en point douter ce quartet exceptionnel !
Le Groupe, " La Troba Kung-Fu ", viendrait de l'Ensemble aussi remarquable et antérieur des " Dusminguet " dont les CD restent
tout autant séduisants tant par la variété des genres et des compositions que par les percussions et les cadences qu'imposent leurs référents originels. Mais je dois vous avouer, que la formation que nous avons vu jouer au Porto Latino 2012 ( San Fiurenzu -
Haute-Corse ), dans la vigueur et la spontanéité du Live, nous a révélé et gratifié de titres hors pair, d'une Musique à part,
d'une traversée autour des Mondes que nous n'oubierons pas ...

***

Et que vous dire de ces Artistes au coeur immense qui sur scène se donnent avec ferveur, communiquent sincèrement avec le public comme
s'il eût été Une seule et Même personne, sachant à tout moment échanger, rencontrer, vibrer aux sons que tout un chacun reconnaît dans ses frissons, sur un pas de danse, à une main tendue, à la voie chaude et porteuse d'espoir du Chant sans frontières, aux mille horizons.
Oui, si près d'eux, à les toucher, à les entendre respirer, à les voir suer dans la nuit chaude de l'été balanin, bien des femmes et des hommes ont rêvé, ont exulté, ont vibré et dansé aux rythmes lancinants de ces Terres, des Contrées de la
Diversité et des Différences.
L'Art, comme les facettes innombrables du génie humain scellant la durée des liants indéfectibles de toutes les souverainetés ; partout l'expression sublimée de la joie, du plaisir à partager et à ravir l'autre, à sourire ... Créer au-delà du Chant
et trouver en l'Instrument ce prolongement, cet élan de l'âme qui encense l'ange qui serait en nous, comme un délire, une espérance, l'amour renaissant dans une Société où les Mondes peinent à se reconnaître, à durer, à résister, où ils étouffent trop souvent.
Et au fil de chacune des compositions, à l'unisson des talents, au diapason de la créativité et du Live, tel un défi à l'Uniformité, aux Conformismes, aux Nivellements Culturels combattus, ils ont clamé d'une seule Voix les destinations porteuses et merveilleuses de nombreuses expressions culturelles ; au loin, la Liberté, l'Espoir, la Tolérance, la Reconnaissance, la fin de l'ignorance.

J'écoutais, médusé, transporté par les sons et les sens, les changements de rythmes, le cri presque strident de l'Accordéon Diachronique venu appuyer, conforter, révéler l'écho de ses lointains humains où la joie et la souffrance cohabitent hélas à deux pas de chez nous.
J'entendais et attendais aussi ces nuances de douceurs languissants que l'instrument confère à l'alchimie musicale Latino comme le flot, ce mélange détonnant des Musiques qui auront franchi les âges, les époques, les tourments, la soumission et bien d'autres affres in-humains ex-portés.
Il était un Message qui s'envolait très profondément vers toutes les lueurs de la nuit, de l'obscurité, des silences et des réclusions et que ces voix désignaient comme une supplique, telle une invite à la danse, une irrépressible envie de bousculer, de récuser la chute des Mondes en danger de pauvreté et de disparition, d'injustices.
Vous regarderez le petit Film de Milema_Arte, pris dans des conditions très dures ; le son laisse à désirer au regard du rendu de
la basse ... Le cameraman se trouvant si près des Baffles et ne pouvant régler l'Entrée du son, tout cela donne de la distorsion au
rendu des graves ; mais l'image est bonne, heureusement !.

****
J'observais le Chanteur, son Accordéon, ces manières très particulières, presque sensuelles qu'il avait de s'en emparer et de le faire jouer avec le Souffle; son regard perçant porté sur l'instrument à vent suggérait un nouveau départ. Cette façon de le fixer et de le déployer dans la nuit, vers le Ciel, de le caresser et de le tenir si
près de lui afin qu'il lui rende la mélodie du coeur, de danser souplement tout en composant m'émouvait ; l'Accordéon le prolongeait et leurs ombres sur fonds de Citadelle, hors du temps des folies meurtrières nous emportaient ailleurs... A chaque reprise, en ces transitions galvanisantes, je ne voyais là que l'expression solennelle d'un accomplissement, d'une fusion, de l'osmose Artiste / Homme, Homme parce que devenu Artiste et Créateur, au-dessus de l'humain. Un Artiste au style mûr, inné, travaillé. Non pas une seconde Nature mais un mariage heureux où l'âme donne naissance à d'autres mots, d'autres pensées, à la rime des sons d'où perlent des images merveilleuses, les songes. Une scène, un tableau de peintre où les
doigts du musicien jouent avec les étoiles, inventent les accords du Ciel vers l'azur et pour les Mondes. Un être, un Homme et ses Amis donnant le meilleur d'eux-mêmes afin d'imprégner les Esprits Libres, durablement, simplement.
Ils disaient le cours changeant et prodigue de la Culture, ils projetaient d'un commun poème symphonique des messages à l'adresse des autres communautés de destin, ils invoquaient en chacun de leurs élans l'écho apaisant de l'Art, l'éternel retour de la mémoire, de
l'espérance, de l'amour des Peuples à vivre, à devenir, à passer ensemble sur cette Terre d'Aventure et de Créativité.
Que voir, que sentir, quoi appréhender face à de tels spectacles ? Je vous laisse à vos pensées, à ce petit film, à la Playlist, à ces moments d'une rare dimension, d'une intensité émotionnelle qui auront subjugué Cinq Mille Personnes au bord de la mer, un soir, une nuit, vers Capicorsu,
à bord d'une Île aux multiples facettes, loin des clichés ; nous étions là, debout, dansant ou pleurant au bord de l'histoire. La mer cadençait
comme un Choeur le cours de l'existence, nos pas vers les étoiles qui se partageaient entre Cumbia et Rumba ; et tout le sentiment, la verve musicale étincelaient comme
l'éclair et la météorite pointant l'Univers... En chaque Monde, en toutes les âmes de la foule, une onde d'oubli s'évanouissait pareille à
la complainte appuyée de l'Accordéon, laissait en chacun d'entre-nous une porte ouverte : d'un côté la liesse et la joie, la fête et
l'insouciance, la jeunesse folle et rêveuse. Mais de l'autre côté, je dénombrais les symboles envoûtants et séduisants de la rébellion, de
l'opposition, de l'insurrection des consciences libres, des Artistes en proie aux luttes séculaires contre la dominance barbare,
l'asservissement injustifié, l'uniformisation et toutes les formes de négations galopantes.
J'assistais non pas à l'éveil mais plutôt à la libération, à la pérennisation de la libre expression, de la Culture, de ces arpents de Civilisations nécessaires et indissociables dont il convient, à tous les niveaux, de dire le Message, la Portée, la Signification et les Enjeux pacificateurs. Les Artistes les auront fertilisés sur l'Océan de l'existence, comme un horizon pour hier, demain, un instant des Musiques mortes.

La Liberté et la Paix se conjuguent toujours près de la Mer des Justes, en puisant aux racines du ciel

*****

Merci aux Artistes, aux Organisateurs du Porto Latino, aux Bénévoles ! Cette évocation aussi à toutes celles et tous ceux qui auront partagé et aimé cette soirée " mémorable ". Car en deuxième Partie, Manu Chao, nous aura offert un Spectacle inouï qui fera l'objet d'une autre contribution de la part de Milema_Arte...

MARIN

1 ère Ecriture le 01.08.2012