ONCLE VANIA - TCHEKHOV - EXTRAITS ...
- L'indifférence est une paralysie de l'âme.
- Tout a été dit et fait, et aucune littérature ne peut dépasser le cynisme de la réalité.
Les hommes intelligents aiment apprendre. Les imbéciles aiment enseigner.
Photo Sandrine CELLARD ? :
INTERDITE !
Madame Sandrine CELLARD me demande de retirer sa Photo, prise sur les Images du Net, sans son Autorisation ; certes !
Ce que je fais, en le regrettant, car l'Ambiance et la Scénographie interpellaient, cadraient avec l'Acte de la Pièce ...
Mais avant de la retirer - car non libre de Droit -, je tiens à préciser que son utilisation au Nom de la Culture, de La Littérature, du Théâtre Russe, d'un illustre auteur n'avait de desseins que le Partage, la Diffusion, le Talent des Artistes en présence et associés.
Si nombreux sont celles et ceux qui sont honorés de trouver dans les Sites Artistiques et Littéraires des Extraits qui illustrent si bien le talent des Grands Littérateurs, des Artistes ...
Soit, je la retire, mais je dois vous dire, Madame, que nous ne partageons pas la Même acception du Mot Culture, Culture en tant que richesse du Temps auquel nous appartenons depuis que l'homme peint sur les murs des cavernes ; cela ne vous importunera pas, j'en suis convaincu !
Que la Culture de " Non-Droit " dont vous faite référence n'avait pas cours du Temps d'Anton Tchekhov et de tous les Auteurs que vous trouverez référencés ici, dans cet espace très visité et apprécié, de plus en plus.
Il n'est pas de la Nature de ce type de Blog de s'enrichir et de s'enorgueillir du Talent des autres mais plutôt des les présenter ; vous n'en auriez sûrement pas émis la nécessité, ni le besoin, mais sachez que ce genre d'injonctions m'affectent et me déçoivent car elles tirent l'Art dans les Arcanes de la Distinction et de l'Exclusive.
Après tout, devriez-vous aussi quelque chose à Anton Tchekhov, qui, de par la scène et le texte aura en vous suscité et nourri vos talents de Photographe et d'Artiste.
Pour ma part, une photo, lorsqu' elle est belle, se doit d'être montrée, surtout assortie de tels écrits et pensées ; l'eût-elle été indélicatement, mal à propos, maladroitement, on l'eût compris ! Mais là ...
Merci de ne pas me répondre et, comme ASTROV, " j'ai l'honneur de vous saluer "
L'Auteur du Site / Blog MILEMA_ARTE
L'OUVRIER. Monsieur le docteur est-il ici ? ( A Astrov. ) S'il vous plaît, Mikhaïl Lvovitch, on est venu vous chercher.
ASTROV. D'où ?
L'OUVRIER. De la fabrique.
ASTROV, avec dépit. Mille fois merci ! Eh bien... il faut y aller !... ( Il cherche des yeux sa casquette.) Quelle barbe ! Qu'ils aillent au diable !...
SONIA. Comme c'est désagréable, vraiment, revenez dîner après la fabrique.
ASTROV. Non, il sera bien trop tard. ( Cherchant des yeux sa casquette. ) Où donc ?... Mais où donc ?... ( A l'ouvrier.) Tu sais quoi, mon ami... apporte-moi donc un petit verre de vodka ! ( L'ouvrier sort.) Où donc ?... Mais où donc ?... ( il a trouvé sa casquette.) Dans je ne sais quelle pièce d'Ostrovski, il y a un personnage qui a de grosses moustaches et une toute petite cervelle... Eh bien, c'est moi ! Bon... j'ai l'honneur, messieurs... ( A Elena Andréièvna. )Si un jour vous veniez me voir chez moi ... tenez... toutes les deux, avec Sophia Alexandrovna ! Eh bien, j'en serais sincèrement heureux... J'ai une petite propriété de rien du tout _ une trentaine d'hectares... mais si cela vous intéresse, j'ai un jardin modèle et une pépinière comme vous n'en trouverez pas à mille verstes à la ronde. Près de chez moi, il y a une forêt domaniale... Le garde forestier est vieux, toujours malade, si bien que, en fait, c'est moi qui gère toutes les affaires.
ELENA. On m'a déjà dit que vous aimiez beaucoup les forêts. Bien sûr ... C'est peut-être intéressant, mais est-ce que cela ne nuit pas votre véritable vocation ? Vous êtes médecin ...
ASTROV. Dieu seul sait qu'ele est notre véritable vocation !
ELENA. Et c'est intéressant ?
ASTROV. Oui, un travail intéressant.
VANIA. Ironique. Très !
ELENA. à Astrov. Vous êtes un homme encore jeune... on vous donnerait... trente-six... trente-sept ans... et je me demande si c'est aussi intéressant que vous le dites, la forêt... toujours la forêt ! Il me semble que cela doit être bien monotone.
SONIA. Non, c'est extraordinairement intéressant ! Tous les ans, Mikhaïl Lvovitch plante de nouvelles forêts. Il a déjà reçu une médaille de bronze et un diplôme. Il fait tout son possible pour que l'on ne détruise pas nos vieilles forêts. Si vous l'écoutez bien, vous serez tout à fait d'accord avec lui. Il dit : " Les forêts embellissent la terre !... elles apprennent à l'homme à comprendre la beauté.. elles lui donnent le goût de l'infini... Les forêts adoucissent les climats trop rudes... Dans les pays tempérés, on dépense moins d'énergie dans la lutte avec la , et c'est pourquoi l'homme y est plus doux ! plus tendre ! Là-bas les gens sont beaux ! souples ! plus éveillés ! Ils s'expriment avec élégance ! leur comportement est plein de noblesse ! Chez eux fleurissent les sciences et les arts ! leur philosophie n'est pas sombre ! leur manières envers les femmes ont d'infinies délicatesses..."
VANIA, riant. Bravo ! bravo ! tout ça c'est bien gentil... mais pas très convaincant. Alors... ( A Astrov ).) permets-moi, mon ami, de continuer à chauffer mon poêle avec des bûches, et de construire mes granges avec du bois !...
ASTROV. Tu peux très bien chauffer ton poêle avec de la tourbe et construire tes granges avec des pierres ! Bon... j'admets que l'on fasse des coupes par nécessité, mais pourquoi tout raser ? Les forêts russes retentissent e coups de hache. Des milliards d'arbres périssent. Les tanières des bêtes sauvages, les nids des oiseaux se vident ! Les rivières s'ensablent et se dessèchent. Des paysages merveilleux disparaissent pour toujours, uniquement parce que l'homme paresseux n'a pas l'idée de se baisser et de ramasser le combustible à ses pieds ! ( A Elena Andréièvna. ) Madame, n'ai-je pas raison ? Il faut être un irresponsable ! un barbare ! brûler dans son poêle toute cette beauté !... anéantir ce que nous ne sommes pas capables de créer ! L'homme a été doué de raison et de force créatrice afin de multiplier ce qui lui a été donné. Mais juqu'à présent il n'a rien fait... Que détruire ! Il y a de moins en moins de forêts !... Les rivières se dessèchent ! Le gibier disparaît ! Le climat se détériore !... de jour en jour la terre devient de plus en plus pauvre et de plus en plus laide ... ( A Vania. ) Oui... tu me regardes avec ironie, tout ce que je raconte ne te paraît pas sérieux ! et ... et ce n'est peut-être après tout qu'une aberration... Mais quand je longe un bois que je viens de sauver, ou quand j'entends le bruire une jeune forêt plantée de mes propres mains, j'ai le sentiment d'être un peu maître du climat... et si, dans mille ans, l'homme est plus heureux, j'y serais peut-être pour quelque chose ! Quand je plante un jeune bouleau,je le vois plus tard se couvrir de feuilles et se balancer dans le vent... alors mon âme se gonfle de fierté ! et je ... ( Apercevant l'Ouvrier qui a apporté un petit verre de vodka sur un plateau. ) Bon ... ( Il boit. ) ... pour moi, il est temps ! Au fond... tout cela n'est peut-être qu'une aberration.
J'ai l'honneur de vous saluer !
Anton TCHEKHOV
ONCLE VANIA
ACTE I
PAGES 30 à 33
Édition : POCHE